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Variant Omicron: À quel moment en saura-t-on plus sur le risque qu'il représente?

Alors que les mesures et les déclarations alarmistes se succèdent face au variant Omicron du Covid, les scientifiques rappellent qu'il faudra encore attendre plusieurs semaines avant de disposer de données permettant d'évaluer réellement la menace (photo d'illustration). (Photo: Dado Ruvic / Illustration / Reuters)
Alors que les mesures et les déclarations alarmistes se succèdent face au variant Omicron du Covid, les scientifiques rappellent qu'il faudra encore attendre plusieurs semaines avant de disposer de données permettant d'évaluer réellement la menace (photo d'illustration). (Photo: Dado Ruvic / Illustration / Reuters)

CORONAVIRUS - “Les vaccins existants seront moins efficaces contre Omicron, selon le patron de Moderna.” Voici le titre -un peu réducteur- d’une dépêche AFP reprise par de nombreux titres de presse ce mardi 30 novembre. Le signe d’une inquiétude mondiale concernant l’émergence du variant Omicron du Sars-CoV-2, mais aussi d’un emballement quant à sa dangerosité qui n’est pour l’heure fondée que sur des spéculations.

Car comme le formulait l’Organisation mondiale de la Santé dans une note diffusée dimanche 28 novembre sur le variant, “it is not yet clear”. C’est bien là la réponse que donne l’OMS aux différentes interrogations en cours: que ce soit sur la transmissibilité du nouveau variant, sur sa dangerosité ou l’efficacité des vaccins, “ce n’est pas encore clair”. “En d’autres termes, sur les paramètres-clés d’Omicron, on ne sait pratiquement rien”, résume le journaliste scientifique du Times Tom Whipple.

Un manque de données exploitables -somme toute logique au vu de la récente découverte du variant- empêche effectivement la communauté scientifique de dresser des constats clairs. Ce qui contraint les autorités sanitaires et les gouvernements à agir de manière préemptive, en se basant sur les premiers indices. Mais pour avoir des données fiables, il faudra encore attendre...

Le stade de la collecte de données

Épidémiologiste très médiatique aux États-Unis, Céline Gounder estimait sur CNBC lundi 29 novembre au soir qu’il faudrait patienter “environ deux semaines” pour avoir “au moins quelques réponses” et savoir à quel point Omicron innove en matière infectieuse et donc quelle résistance il est possible d’attendre des vaccins déjà disponibles. Et l’OMS d’ajouter dans sa note que cela prendrait “plusieurs semaines” pour comprendre la “sévérité d’une infection” par le nouveau variant.

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Car en réalité, pour l’heure, c’est surtout la rapide propagation du variant dans la zone où il a été identifié, la province du Gauteng en Afrique du Sud, et le nombre de mutations qu’il comprend qui inquiètent la communauté scientifique et les décideurs de ce monde. C’est notamment sur la base des évolutions génétiques sur la protéine Spike (celle qui permet au virus de pénétrer dans l’organisme) que certains chercheurs ébauchent déjà des modèles prédictifs, à l’image de Trevor Bedford, spécialiste en biostatistique et en épidémiologie.

Mais pour pouvoir tirer des conclusions concrètes et appliquées au monde réel, il faudra avoir récolté et analysé suffisamment de données pour savoir si Omicron est réellement plus transmissible que Delta (actuellement majoritaire à 99,8% dans le monde) et s’il échappe à l’immunité procurée par les vaccins ou une infection antérieure. Trevor Bedford lui-même reconnaît que les estimations qui circulent actuellement sont possiblement biaisées puisque fondées sur des séquençages génétiques réalisés dans l’urgence et dans des régions où Omicron est en plein essor.

Un exemple éloquent est le fait que les médecins sud-africains font pour le moment surtout état de cas légers de Covid liés à Omicron. Le résultat, rappelle l’OMS, du fait que les principaux foyers de contaminations détectés concernaient des universités et que les jeunes sont, depuis le début de la pandémie, peu atteints par des formes graves de la maladie. L’observation des conséquences d’un virus sur une population plus âgée ou vulnérable ajoutera ainsi à la compréhension du variant.

Néanmoins, explique encore Tom Whipple dans les colonnes du Times, après deux ans d’une pandémie qui a causé la mort de plus de cinq millions de personnes dans le monde et mis l’économie à l’arrêt, il est logique de voir les gouvernements mondiaux agir dans la précipitation et avec des mesures fortes. “Les données sont encore en train d’être collectées, et il est parfaitement plausible que l’on réalise une fois qu’on les aura que le monde a agi de manière tout à fait excessive”, écrit-il.

Le journaliste rappelle à ce sujet la “sorcellerie mathématique” qui avait eu cours à l’arrivée des premiers variants, alors que des scientifiques étaient obligé de dresser des modèles et des prédictions à partir de quelques dizaines de cas seulement, tant pour les infections et les hospitalisations que les décès potentiellement induits.

Des tests en laboratoire essentiels, mais insuffisants

L’OMS complète en expliquant que les données ne sont que parcellaires à l’heure actuelle, mais qu’elles s’enrichissent en temps réel grâce aux chercheurs et aux médecins du monde entier, en particulier au moyen des informations collectées sur une plateforme en ligne. Car pour l’heure, “nous avons toujours plus de questions que de réponses concernant la transmission, la dangerosité et l’efficacité de la réponse médicale d’Omicron”, indique encore Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’OMS, ce lundi 29 novembre.

“Différents groupes d’âge, différentes proportions de personnes vaccinées ou précédemment infectées...” Jeffrey Barrett, à la tête de l’équipe travaillant sur le Covid pour le Wellcome Sanger Institute, un institut de recherche spécialisé en génomique, ajoute dans le Times que les données collectées sur le variant dans un pays ne sont pas forcément réplicables dans un autre contexte.

À ce sujet, l’épidémiologiste Céline Gounder précise d’ailleurs que les tests en laboratoire sur l’efficacité des vaccins qui sont actuellement conduits livreront leurs premiers résultats d’ici une quinzaine de jours. Comme le précise Jason Kindrachuk, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université du Manitoba, ils consistent en une étude contrôlée des effets d’Omicron sur des cellules tests. À chaque fois, l’idée est de voir comment le virus réagit, de quelle manière il pénètre la cellule, s’y insère, comment celle-ci peut le neutraliser...

D’après Céline Gounder, ces tests sont logiquement bien plus fiables que des observations empiriques limitées. Mais les scientifiques ne peuvent se reposer dessus que dans un premier temps. Car pour savoir si et de quelle manière Omicron peut supplanter Delta et provoquer une nouvelle vague de contaminations (soit parce qu’il est plus transmissible, soit parce que les vaccins fonctionnent moins bien contre lui, soit parce qu’il peut réinfecter des gens déjà touchés récemment par le Covid -ou une combinaison de ces trois leviers), il faudra laisser passer plusieurs semaines et voir comment le variant se comporte en situation réelle.

Ce qui signifie que le moment où l’on aura une connaissance réellement précise du variant et donc du danger qu’il représente est encore loin d’être arrivé.

À voir également sur le HuffPost: À cause du variant Omicron, suite de départs précipités à l’aéroport en Afrique du Sud

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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