Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 205,81
    +1,00 (+0,01 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    5 083,42
    +1,68 (+0,03 %)
     
  • Dow Jones

    39 807,37
    +47,29 (+0,12 %)
     
  • EUR/USD

    1,0778
    -0,0015 (-0,14 %)
     
  • Gold future

    2 254,80
    +16,40 (+0,73 %)
     
  • Bitcoin EUR

    65 175,63
    +514,67 (+0,80 %)
     
  • CMC Crypto 200

    885,54
    0,00 (0,00 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,11
    -0,06 (-0,07 %)
     
  • DAX

    18 492,49
    +15,40 (+0,08 %)
     
  • FTSE 100

    7 952,62
    +20,64 (+0,26 %)
     
  • Nasdaq

    16 379,46
    -20,06 (-0,12 %)
     
  • S&P 500

    5 254,35
    +5,86 (+0,11 %)
     
  • Nikkei 225

    40 490,90
    +322,83 (+0,80 %)
     
  • HANG SENG

    16 541,42
    +148,58 (+0,91 %)
     
  • GBP/USD

    1,2620
    -0,0002 (-0,02 %)
     

Les vaccins à ARN messager vous posent question ? Recul, phase III... ce qu'il faut savoir

Les vaccins à ARN suscitent quelques craintes chez certains. "Le HuffPost" fait le tour des interrogations à ce sujet.

VACCINS - Quel recul avons nous sur les vaccins à ARN messager? Voici les questions que plusieurs lecteurs du HuffPost nous ont adressées, inquiets pour leur état de santé dans quelques années, s’ils décident de se faire vacciner maintenant.

Les vaccins de Pfizer et Moderna, les plus injectés en France, sont aussi ceux qui suscitent le plus d’interrogations, car ils fonctionnent à l’aide de l’ARN messager. Leur technologie était inconnue du grand public avant la pandémie de Covid-19.

C’est la première fois que des vaccins à ARN messager sont déployés aussi massivement, et ils ont été inventés relativement récemment, contrairement aux autres vaccins qui reposent sur 200 ans de progrès scientifique.

PUBLICITÉ

Faut-il pour autant craindre des effets secondaires à long terme avec les vaccins à ARN messager, à cause d’un éventuel manque de recul sur les procédés et les ingrédients utilisés? Face à ce questionnement légitime, Le HuffPost a rassemblé études et avis scientifiques sur le sujet.

Une technologie trop récente ?

Dans une vidéo publiée sur Instagram le 3 août, le Président de la République, qui répond aux internautes au sujet des vaccins indique que “l’ARN messager est une découverte française datant de 1961”. Et d’ajouter: “Cela fait donc 50 ans que les scientifiques du monde entier travaillent sur cette technologie”, explique Emmanuel Macron, en t-shirt et en selfie pour s’adresser aux plus jeunes.

“Vous êtes médecin, épidémiologiste, biologiste, Monsieur le Président?” rétorque une internaute. Emmanuel Macron n’a certes aucune formation scientifique, mais Le HuffPost a retrouvé les études dont parle le Président. L’ARN messager a bien été découvert en 1961 par deux Français François Gros et François Jacob, comme l’attestent ces archives des travaux initialement vérifiés et publiés dans Nature.

30 ans de recul sur l’efficacité et la dangerosité

Les vaccins à partir de cette découverte sont arrivés un peu plus tard, mais ils n’ont pas été inventés avec le Covid-19. “Les vaccins à ARN sont le résultat de plus de trois décennies de recherche”, rappelle un communiqué du département médical du Massachusetts Institute of Technology (MIT), mis en ligne le 8 juin 2021.

“De nombreux travaux scientifiques démontrent que les vaccins à ARN fournissent une réponse immunitaire sûre et durable”, confirme par exemple cet article de recherche parue le 27 mars 2019 dans la revue Frontiers in Immunology (bien avant l’épidémie). Les travaux et le consensus scientifique général autours des vaccins ARN confirment que cette technologie n’est pas dangereuse.

Une phase III inachevée, synonyme de manque de données ?

Mais qu’en est-il des vaccins à ARN développés précisément contre le Covid-19? Si les autorités de sûreté du médicament de la France (ANSM), de l’Europe (EMA), des États-Unis (FDA), l’OMS et plus de 90 pays du monde entier considèrent que les vaccins ARN sont sûrs, ils se basent sur les données d’une phase III qui n’est pas encore terminée, peut-on régulièrement entendre chez les plus réticents.

Effectivement, les essais de phase III de Moderna et de Pfizer, entamés en juillet 2020 devraient se prolonger au moins deux ans après la deuxième dose pour “évaluer la protection et l’innocuité à long terme”, résume Moderna, dans un communiqué datant du 21 décembre.

“Ces procédures sont habituelles dans la conception de tout médicament”, précise l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), interrogé par le HuffPost. Si les patients des essais de phase III sont encore surveillés, c’est avant tout pour mesurer la durée de l’immunité.

La balance bénéfices-risques, gouvernail des autorités sanitaires

Le prolongement de la phase III permet également de recenser d’éventuels effets indésirables tardifs. Mais en réalité, les agences nationales et internationales considèrent qu’il y a très peu de chances que cela arrive.

Ces institutions estiment qu’elles ont eu suffisamment de données pour trancher sur la balance “bénéfices-risques” des vaccins contre le Covid-19. Ainsi, et contrairement à ce qu’affirme Florian Philippot, tous les produits que ces institutions ont autorisés apportent beaucoup plus de bien que de mal.

Même pour les 12-20 ans, qui n’ont que très peu de risques de mourir du Covid-19. Le vaccin à ARN messager leur apporte beaucoup plus de bien que de mal, selon les vérifications de l’Agence européenne du médicament, car il protège contre les formes longues du Covid-19, courantes chez les jeunes, et ne cause que très peu d’effets secondaires.

Cette règle “bénéfices-risques” prévaut pour tout médicament, pandémie ou non. Le doliprane (mortel après 6 comprimés) ou la pilule -dont le risque de provoquer un AVC est de 1 à 10 sur 10 000- sont aussi autorisés, du moment que ces effets indésirables sont identifiés et qu’ils sont très largement moins fréquents que les effets désirés.

Par ailleurs, les institutions ne sont pas infaillibles, mais de nombreuses études indépendantes, menées par des centres hospitaliers ou d’autres laboratoires ont également conclu que les vaccins à ARNm sont sûrs, et vérifient en permanence que c’est toujours le cas.

Un an de recul sur la phase III

En réalité, on dispose déjà d’un peu de recul sur les vaccins ARN. Parce que cela fait maintenant un an que les patients des essais de phase III ont été vaccinés. Si un effet grave et fréquent avait été détecté, il aurait provoqué une suspension de l’autorisation conditionnelle de mise sur le marché, délivrée par l’Agence européenne du médicament (EMA).

Par ailleurs, les CHU, les centres de pharmacovigilance et l’ANSM surveillent quotidiennement tout événement pouvant entraîner une suspicion d’effet indésirable inconnu grave. Au moindre doute, vous pouvez vous-même signaler un symptôme, il sera examiné.

Que va-t-il se passer 2 ou 5 ans après l’injection ?

Dernière interrogation: malgré tous ces éléments garantissant la sécurité des vaccins, on ne sait pas ce qu’il se passe, 2 ou 5 ou 20 ans après le schéma vaccinal. C’est vrai. Mais la quasi-totalité des effets secondaires des vaccins apparaissent “huit semaines après l’injection”, précise le MIT.

En effet, la prise de ce médicament se fait en une fois, et n’est que très rarement répétée (lors de rappels, très sporadiques). Et l’ARN des vaccins a une durée de vie de “quelques heures à quelques jours au maximum”, dans notre organisme, avant d’être dégradée et de disparaître, comme l’explique cette étude, publiée en 2001 dans Molecular and Cellular Biology.

Autrement dit, l’ARN messager n’aurait que quelques jours pour causer du mal (s’il devait en causer). Voilà pourquoi on cite souvent le fait que 3,5 milliards de doses ont déjà été injectées sans problèmes (au-delà de très rares effets indésirables non prévus, largement évoqués dans la presse, et au-delà des effets indésirables connus, résumé dans ce flyer de l’ANSM, téléchargeable ici).

“L’ARN messager ne persiste pas dans le corps humain au-delà de quelques heures, il n’y a donc aucun risque d’effet secondaire tardif au bout de plusieurs mois ou de plusieurs années”, résume Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses de l’Hôpital Saint-Antoine à Paris, ce jeudi 5 août sur France Inter.

Et les autres ingrédients ?

Il est vrai qu’on découvre régulièrement la toxicité de produits considérés jusqu’à présent comme sans danger. Rien ne prouve que cela n’arrivera jamais avec l’un des ingrédients présents dans le vaccin à ARNm. Mais comme rien ne prouve non plus que ce que vous mangez, vos soins beauté, et toute la matière qui vous entoure ne vont pas se révéler dangereux à un moment donné.

Des produits considérés comme anodins s’avèrent parfois plus toxiques que l’on ne croyait. Le risque zéro n’existe pas. Le vaccin n’échappe pas à cette règle. Concernant les vaccins à ARN messager, les autres ingrédients sont néanmoins fiables et également dégradés rapidement dans l’organisme: l’ARN est entouré de gras, qui disparaît en deux heures. La liste des ingrédients du vaccin Pfizer est par exemple disponible en ligne. Q’y trouve-t-on? Saccharose, cholestérol, eau, les excipients sont connus et sûrs, cela fait partie des vérifications des institutions.

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

Ce contenu pourrait également vous intéresser :