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LA VÉRIF - Délinquance et immigration: Marine Le Pen dit-elle vrai?

Marine Le Pen - AFP
Marine Le Pen - AFP

Marine Le Pen a beau vouloir parler "des fins de mois difficiles", la candidate à la présidentielle n'en continue pas moins à labourer les thématiques classiques du RN. En déplacement ce jeudi à Alençon après une nuit de violences urbaines, la députée a multiplié les chiffres et les propositions. Dit-elle vrai? Voici le résultat de nos vérifications.

· "95% de la délinquance de rue" est-elle "le fait de personnes immigrées ou issues de l'immigration"?

Il n'existe pas de statistique selon l’origine des Français, ce qu'on appelle les "statistiques ethniques". Il est donc impossible de donner un taux de délinquance pour les personnes issues de l’immigration.

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Un chiffre presque exact de la délinquance dans le métro... mais pas dans la rue.

BFMTV a demandé à l’équipe de Marine Le Pen comment ils obtiennent ce pourcentage. Ils nous renvoient vers un rapport du ministère de l’Intérieur sur les vols et violences commis en 2019 dans les transports en commun en France.

Un chiffre ressemble à celui évoqué par Marine Le Pen: selon le ministère, 93% des vols dans les transports en commun en Ile-de-France sont commis par des personnes de nationalité étrangère. Le ministère l’explique par le phénomène des pickpockets appartenant à des réseaux étrangers, qui agissent en bande organisée dans le métro parisien.

Mais le métro parisien ne représente pas toute la délinquance de rue en France.

· Les auteurs d'agressions sont-ils de "plus en plus jeunes, 13 ou 14 ans?"

BFMTV a consulté les chiffres du ministère de la Justice sur les mineurs délinquants. Les chiffres les plus récents sont de 2019. Ils sont différents du ressenti de la députée.

La part des mineurs délinquants est en baisse.

La proportion de mineurs délinquants est en baisse pour les 13 et les 14 ans ces sept dernières années. Et la part des mineurs de 14 ans parmi tous les mineurs délinquants est en baisse de 8% ces sept dernières années.

Autre donnée: en 2019, les mineurs de 13 ans représentaient 7,8% de la totalité des mineurs délinquants, et les mineurs de 14 ans 12,7%, contre 25% pour les 17 ans.

· Des ordres sont-ils vraiment "donnés par les politiques aux policiers pour ne procéder à aucune interpellation"?

BFMTV a posé la question aux forces de l'ordre. Ils nous répondent que le maintien de l'ordre public est une compétence qui relève du préfet, et non d'un maire, d'un député ou de tout autre élu.

Ne pas procéder immédiatement à des arrestations peut être une stratégie policière.

Cependant, lorsque la situation est trop tendue, la décision peut être prise d’intervenir plus tard et pas en flagrant délit, pour éviter tout blessé, et pour ne pas générer de tensions encore plus grandes.

Quand il n'y a pas d'interpellation lors de violences urbaines en cours, c’est donc une tactique policière et non une stratégie politique.

· Existe-t-il des "zones de non-droit dans lesquelles les policiers et les gendarmes ne peuvent pas rentrer"?

Nous avons interrogé plusieurs policiers, deux en région parisienne et un à Marseille. Tous trois nous ont tenu la même réponse.

"Il n’y a pas de zone de non-droit. Nous allons partout, mais pas de la même manière. Dans certaines zones, nous prenons beaucoup plus de précautions qu’ailleurs, ou nous n’y allons pas tant que nous ne sommes pas assez nombreux."

Les habitants dans certaines cités se plaignent que les policiers n’interviennent pas ou pas assez en bas de chez eux.

· "Faut-il "mettre en place la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre"?

Le régime de la légitime défense, qui s’applique à tous, a été assoupli en juin 2016, après les attentats.

La loi prévoit que tout policier, gendarme, militaire ou douanier peut faire un "usage absolument nécessaire et strictement proportionné de son arme" s'il s'agit d'empêcher la répétition "d'un ou plusieurs meutres ou tentatives de meurtre venant d'être commis."

Les forces de l'ordre peuvent faire feu sur quelqu'un qui vient de commettre un meurtre et qui fuit pour en commettre un autre (type attentat).

Pour les autres situations, la loi qui s'applique aux policiers est celle qui s'applique à tout citoyen, qui peut agir en état de légitime défense face à une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, à condition que la riposte soit proportionnée à l'attaque.

· Est-il vrai que beaucoup de maires de petits villages "n’organisent plus de fêtes de village, car elles sont attaquées par des bandes de délinquants qui détruisent la sono, les tentes"?

Christophe Rouillon, maire PS de Coulaines dans la Sarthe, et membre de l'association des petites villes de France, répond que c'est totalement faux.

Beaucoup de fêtes de village ont été annulées récemment. La raison invoquée par cet élu est l'épidémie de Covid-19

Toutefois, l'organisation de vide-greniers, de bals et de fêtes continue d'être fréquente dans les villages, selon lui.

Article original publié sur BFMTV.com