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Un rapport parlementaire pointe les risques du projet Areva-EDF

Une reprise de l'activité réacteurs nucléaires d'Areva par EDF risque d'avoir un impact négatif en termes de prises de commandes et le sens industriel d'une telle opération pose question, selon un rapport d'information parlementaire. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier

PARIS (Reuters) - Une reprise de l'activité réacteurs nucléaires d'Areva par EDF risque d'avoir un impact négatif en termes de prises de commandes et le sens industriel d'une telle opération pose question, selon un rapport d'information parlementaire publié mercredi.

L'Etat français a validé début juin le projet, selon lequel EDF deviendrait l'actionnaire majoritaire d'Areva NP - qui inclut la construction des réacteurs nucléaires, l'assemblage des combustibles et les services à la base installée - et a prévu de recapitaliser Areva "à la hauteur nécessaire".

Les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (Les Républicains) s'interrogent dans un rapport d'information sur les conséquences de ce projet en soulignant qu'il "pourrait théoriquement avoir un impact négatif sur le carnet de commandes d'Areva NP".

"Il est en effet possible que les exploitants et ensembliers concurrents d'EDF hésitent à renforcer le carnet de commandes du nouvel Areva NP, qui deviendrait théoriquement concurrent de ses propres clients", écrivent-ils.

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Ils ajoutent toutefois que ce risque peut être relativisé par le fait que la structuration actuelle du marché du nucléaire "réduit le nombre de concurrents susceptibles d'être affectés" et que la plupart des primo-accédants au nucléaire "recherchent davantage une offre globale incluant expérience d'exploitation et de construction".

Les députés estiment également qu'une solution consisterait à faire entrer d'autres investisseurs au sein de la nouvelle structure et à conclure "un pacte d'actionnaire limitant la capacité de contrôle d'EDF et laissant une marge d'autonomie importante à la nouvelle filiale commune".

Les rapporteurs, membres de la commission des finances de l'Assemblée nationale, s'interrogent aussi sur les synergies qui résulteraient d'une prise de contrôle par EDF d'Areva NP, soulignant que "les activités concernées ne semblent pas relever du coeur de métier d'un exploitant-ensemblier".

Ils estiment en outre qu'il convient "de ne pas précipiter une décision au nom d'impératifs financiers de court terme sans tenir compte des objectifs de long terme qui doivent guider la politique énergétique française".

Concernant le dossier des passifs liés au réacteur nucléaire de type EPR en cours de construction en Finlande, les députés jugent que "le nouvel Areva ne sera pas en mesure de faire face aux éventuels coûts d'un dérapage financier supplémentaire", bien qu'ils soient défavorables à ce qu'une garantie de l'État français soit apportée sur ce dossier.

Ils prônent aussi une nouvelle ouverture du capital d'Areva à des investisseurs étrangers, notamment chinois, et jugent qu'un désengagement total du groupe des énergies renouvelables "doit être envisagé".

Le dépôt par EDF d'une offre ferme de reprise de l'activité réacteurs nucléaires d'Areva ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, a-t-on appris vendredi de source au fait du dossier.

Marc Goua et Hervé Mariton estiment en outre "qu'aucun accord définitif concernant l'avenir d'Areva NP ne pourra être conclu" avant de connaître les résultats des essais programmés après la mise en évidence de défauts sur le couvercle et le fond de la cuve de l'EPR en cours de construction à Flamanville (Manche).

La publication de ce rapport sur Areva intervient alors qu'un conseil de politique nucléaire, présidé par François Hollande, est prévu mercredi matin.

Dans un premier temps, les activités d'Areva et EDF dans la conception, la gestion de projets et la commercialisation des réacteurs neufs doivent être rapprochées dans une société dédiée, ce qui doit permettre une politique d'exportation plus ambitieuse.

Le président du conseil d'administration d'Areva, Philippe Varin, a reconnu début juin la pertinence des estimations d'analystes selon lesquelles les besoins de liquidités du groupe se situeraient autour de sept milliards d'euros d'ici à fin 2017.

(Benjamin Mallet, édité par Cyril Altmeyer)