Turquie: Erdogan fait de la résistance

Murat Cetin/Aanadolu Agency via AFP

L’homme fort d’Ankara se présentera en ballotage favorable face à l’opposition lors du second tour de la présidentielle le 28 mai. Mais la crise économique est telle que le vainqueur n’aura pas d’état de grâce.

Recep Tayyip Erdogan a donc déjoué les sondages et s'avancera en position de favori, le 28 mai, à l'occasion du second tour de l'élection présidentielle turque. Le "reis" (chef) est en effet arrivé en tête, le 14 mai, avec 49% des voix contre 45% pour le candidat de la coalition d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu. La campagne "top gun" du premier, clivante et musclée, a pris le pas sur celle du "quotidien" du second et ses vidéos dans sa cuisine un oignon à la main. Si le "Gandhi turc" a réussi à imposer une deuxième manche au président-candidat, une première pour Erdogan, élu dès le premier tour en 2014 et 2018, il va devoir remonter un retard de plus de deux millions de voix pour espérer renverser la table. Un exploit d'autant plus grand à réaliser que l'AKP, parti présidentiel, a réussi, malgré un effritement, à sauver sa majorité au Parlement lors des législatives qui avaient aussi lieu le 14 mai.

"Ces résultats sont plutôt un succès pour le pouvoir et montrent que le séisme du 6 février n'a pas eu l'impact attendu, analyse le chercheur Bahadir Kaleagasi, président de l'Institut du Bosphore, un think tank qui promeut la coopération entre Paris et Ankara. L'opposition sait qu'une victoire est maintenant compliquée mais peut éventuellement espérer recevoir le soutien de Sinan Ogan." Fort de ses 5,3% obtenus, ce candidat ultranationaliste est le troisième homme du scrutin et endosse le rôle de faiseur de roi. "Il est probablement plus proche idéologiquement d'Erdogan mais il a claqué la porte du parti d'extrême-droite MHP qui soutient le président, tout est donc ouvert" veut croire un ancien éditorialiste du quotidien k[...]

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