Transition énergétique: EDF doit rallumer la fée électricité
EDITO - Plus familière et plus mystérieuse des énergies, l'électricité est loin d'être un conte pour enfant. Aujourd'hui soumise à la concurrence et au coeur d'un marché boulversé par la guerre en Ukraine, elle reste reine. Mais à son bastion de lui redonner son éclat et de la rendre plus durable.
L'électricité est la plus familière et la plus mystérieuse des énergies: aussi simple qu'appuyer sur un bouton, aussi intangible, aussi insaisissable (et aussi incompréhensible, pour le commun des mortels) que le flux d'électrons qui la fait circuler. Tout le monde s'en sert. Personne (ou presque) n'y comprend rien. Comment cela peut-il éclairer, chauffer ou refroidir nos maisons, faire avancer nos trains et nos voitures, faire fonctionner nos ordinateurs et nos téléphones?
Pas étonnant qu'on ait parlé, et bien avant Raoul Dufy, de la fée Electricité: une telle efficacité, dans des usages aussi différents, jointe à tant d'énigmatique facilité, cela semble relever du surnaturel. On sait bien pourtant que ce n'est pas le cas, qu'il n'y a aucune fée à invoquer ou supplier, ni même à remercier. Il suffit de payer sa facture, le plus souvent à EDF. C'est passer d'un mystère à un autre, d'une familiarité à une autre.
Pas un conte pour enfants
D'une fée à une autre? Non pas, hélas, puisqu'il faut payer, et de plus en plus cher. Le marché est le contraire d'un conte pour enfants. La familiarité n'en est pas moins réelle. J'ai toujours connu EDF, comme la plupart d'entre nous. J'en ai toujours été client, sans jamais l'avoir choisie: parce que mes parents l'étaient déjà, parce qu'il suffisait, à chaque fois que j'emménageais dans un nouveau domicile, de mettre l'abonnement à mon nom, ce que je faisais sans hésiter ni barguigner… C'était ce qu'on appelait un monopole: on n'avait pas le choix, cela faisait un souci de moins pour EDF comme pour nous.
C'est de moins en moins vrai, sans être devenu pour autant tout à fait faux. EDF, bientôt retirée de la Bourse, s'est pluralisée en ses filiales (RTE, Enedis, Framatome, Edev, EDF International…), sans cesser d'être un seul et même groupe. Elle est maintenant soumise à la concurrence, sans perdre pour cela sa position très largement dominante.
L'énergie reine
Créée en 1946, par la nationalisation des compagnies produisant ou distr[...]
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