TotalEnergies: une crise de défiance auprès des jeunes ingénieurs?
"Je veux des jeunes pour construire le TotalEnergies de demain!" s'exclamait Patrick Pouyanné, l'an dernier, dans une interview aux Echos. Mais les jeunes, eux, le veulent-ils? Pas sûr, à en croire l'agit-prop anti-TotalEnergies qui gagne les campus des plus grandes écoles d'ingénieurs.
Ce vendredi 26 mai au matin, aux abords de la salle Pleyel (Paris, 8ème arrondissement) où TotalEnergies tient l’assemblée générale de ses actionnaires, ils sont nombreux à être venus protester contre ses activités "climaticides ". Parmi eux, de nombreux étudiants de grandes écoles, pourtant cibles favorites à l’embauche de la multinationale. Il ne se passe quasiment pas un mois sans qu’ils manifestent leur hostilité.
Mardi dernier un groupe d'étudiants d'HEC a interrompu une table-ronde des "Climate days", organisée par l'école de Jouy-en-Josas, à laquelle participaient des représentants de TotalEnergies, Shell et Société générale. En avril, des banderoles avaient fleuri sur les façades d'une dizaine des plus grandes écoles parisiennes: "Pas d'ingénieur(e)s chez les pollueurs!" pouvait-on lire. En janvier, c’est à Sciences-Po Strasbourg qu’une conférence animée par un cadre de TotalEnergies était annulée. Et le collectif "Polytechnique n'est pas à vendre", initiateur il y a quatre ans de ce mouvement contre la mainmise de TotalEnergies sur le plateau de Saclay, maintient ses attaques en justice contre l'entreprise. "On se mobilise malgré la mainmise de TotalEnergies sur l'X" [ndlr: Patrick Pouyanné siège notamment au conseil d'administration de l'école], dixit un étudiant sous couvert d'anonymat car soumis au devoir de réserve des militaires.
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Chantage au recrutement sur les campus
Jérôme, en première année à CentraleSupelec, fait partie de ces nouveaux activistes. Ni zadiste, ni extrêmiste, il a tout de même assisté à une des formations prodiguées par le mouvement écolo d’extrême gauche, Alternatiba, organisées pour la manifestation à l’AG de TotalEnergies. "On était une quarantaine. Pendant trois heures, on nous a expliqué les origines du mouvement, l’histoire des actions non violentes, et les risques physiques, juridiques et psychologiques auxquels on s’exposait ", raconte le militant débutant. Lu[...]
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