TF1-M6: pas question que leur "rêve" de fusion vire au "cauchemar"
Après le rapport d'étape de l'Autorité de la concurrence défavorable au projet de rapprochement, Gilles Pélisson, le patron de TF1, prévient: si le rêve de fusion avec M6 devient un "cauchemar" au regard des remèdes exigés, les deux camps n'hésiteront pas à rompre leurs fiançailles.
Question de caractère, de lucidité… ou de tactique? Gilles Pélisson, qui commentait ce matin, dès potron-minet, les résultats trimestriels du groupe TF1, a eu un discours – et des termes - nettement plus sombres que son alter ego de M6, , deux jours plus tôt, quant à leur projet de fusion. "A ce stade, le rêve que nous avons n'est pas forcément partagé par l'analyse des services d'instruction de l'Autorité de la concurrence, a expliqué le PDG. A partir de là, et avant que le rêve ne devienne cauchemar, il est nécessaire qu'il y ait un instant de raison, de réveil. En se disant peut-être que mon rêve va s'arrêter là."
Gilles Pélisson
Des obstacles mais des fondamentaux qui ne changent pas
On savait que l pour les fiancés qui, par leur union, espèrent créer un champion tricolore capable de résister à la déferlante des plateformes américaines, tant en termes de contenus, que de recettes publicitaires et d’outils technologiques. "Il est nécessaire de consolider et de se renforcer face à des acteurs qui continuent de changer. Ces fondamentaux n’ont pas changé", a martelé Gilles Pélisson.
Le 26 juillet, le duo et ses maisons-mères, Bouygues et Bertelsmann, ont fait savoir par communiqué qu’ils avaient essuyé un sérieux revers, en dévoilant que l (ADLC) n’était "pas favorable" à leur fusion. L’autorité pointe notamment des "problèmes de concurrence significatifs" en matière de pub télé, où les deux acteurs captent près des trois quarts de la valeur du marché dans l’Hexagone.
Céder d’autres chaînes?
Depuis l’annonce de leurs fiançailles, TF1 et M6 plaident pour un élargissement de l’évaluation de l’assiette de ces recettes publicitaires, réclamant notamment de l’ADLC d’étendre la notion du marché à une (belle) partie de la pub digitale – les vidéos et les bannières. De quoi mécaniquement ramener leur part de marché nettement sous la barre des 50%. Si elle ne rend pas public son rapport, l’ADLC ne serait donc a priori pas partisane de faire bouger ces curseurs. Elle pourrai[...]
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