Technologie: le Français Pasqal lève 100 millions d'euros pour concurrencer les Gafa
Georges-Olivier Reymond, ex-Safran, a cofondé Pasqal avec quatre physiciens en 2019. Il lève aujourd'hui 100 millions d’euros pour développer des usages grand public, comme dans l’énergie ou la finance. Il est l’invité du Club entrepreneurs Challenges - Grant Thornton.
Challenges. Pour quelle raison avez-vous créé Pasqal en 2019?
Georges-Olivier Reymond. Nous sommes cinq cofondateurs à avoir tous soutenu une thèse en physique quantique. C’est Alain Aspect, prix Nobel de Physique en 2022, qui nous a réunis. Le déclencheur, c’est que nous avons vu des applications à court terme. Une des erreurs que j’ai faites dans ma vie d’avant, et que font souvent les ingénieurs, c’est de vouloir créer une supermachine. Mais cela ne sert à rien s’il n’y a pas de clients derrière. Pour Pasqal, EDF est venu nous voir très rapidement par exemple.
Pour quel type d’application?
Avec le développement des voitures électriques, ils connaîtront des problèmes de gestion de leur grille électrique. Si tout le monde veut recharger son véhicule la nuit, il faudra prioriser les charges. Les voitures de pompiers ou les secours pour ront passer en priorité. Cela pose des problèmes complexes que le quantique aidera à résoudre.
Quels sont les cas d’usage que l’on peut envisager pour le grand public?
Tout est question de potentiel de calcul. Votre smartphone est 1 million de fois plus performant que l’ordinateur qui a amené l’homme sur la Lune. Mais si on met 1 million de smartphones côte à côte, votre puissance de calcul ne sera pas énorme. Grâce au quantique, on peut monter très rapidement en puissance. Nous pouvons faire les mêmes calculs qu’un ordinateur très performant, sauf que nous consommons dix à cent fois moins d’énergie. Dans la finance, il y a aussi des cas d’usage évidents: avec le Crédit agricole, nous avons fait de la gestion de risque pour leurs crédits. C’est une première mondiale.
Pourquoi levez-vous 100 millions d’euros?
Le développement de la société est très gourmand en capital. Nos concurrents américains lèvent également beaucoup d’argent. Il nous faut construire plus de machines et développer plus de cas d’usage. Aujourd’hui, nous sommes une centaine de collaborateurs. En fin d’année 2023 nous aurons doublé à 200 salariés. Le mont[...]
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