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Tabous fiscaux: pour Hollande, pas de fiscalité magique

JULIEN DE ROSA / AFP

EDITORIAL. Les tabous fiscaux (2/11). François Hollande s'attend à une hausse des impôts. Challenges l'a sollicité pour son enquête sur les "tabous fiscaux". Avant d'être un fiscaliste hors pair, l'ex-président est d'abord un homme politique… Ce qui ne dévalorise pas forcément son expertise, selon notre éditorialiste.

François Hollande conseiller fiscal! Non, vous n'avez pas la berlue: c'est bien l'ancien président de la République socialiste que nous avons sollicité pour notre enquête sur les "tabous fiscaux". Pas seulement parce qu'il est, parmi les trois derniers occupants de l'Elysée, celui qui - surprise - a le moins augmenté les prélèvements obligatoires. Il est vrai qu'il a été épargné par la crise financière de 2008 et l'épidémie de Covid-19.

Mais c'est aussi François Hollande qui, dans une interview mémorable à Challenges, avait estimé que le taux maximum de l'impôt sur le revenu ne pouvait dépasser 40%! Il était alors candidat, ce qui ne l'a pas empêché, plus tard dans la campagne, de prôner un barème exceptionnel à 75% sur les très hauts revenus - mesure spectaculaire qui sera censurée par le Conseil constitutionnel, mais qui a peut-être contribué à faire basculer le scrutin de 2012. Avant d'être un fiscaliste hors pair, l'ex-président est d'abord un homme politique… Ce qui ne dévalorise pas forcément son expertise.

Hausse des impôts, pour qui?

Alors que retenir de ses propos? D'abord, comme Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, actant que "les Français ne sont pas prêts à voir leur modèle social revu à la baisse", il n'imagine guère que les déficits puissent être réduits par des coupes budgétaires, et donc s'attend à une hausse des impôts.

Ensuite, il rejette sans ambiguïté les solutions populistes visant à réserver celle-ci aux seuls très hauts revenus: "Le discours qui laisse croire qu'il suffirait de taxer les grandes fortunes pour résoudre tous les problèmes de financement du pays me paraît illusoire", précise-t-il, qualifiant même de "fiscalité magique" le prélèvement exceptionnel de 400 milliards sur les 500 premières fortunes de Challenges prôné par Thomas Piketty. Mais reprenant néanmoins sa proposition de préremplir les déclarations à l'Impôt sur la fortune immobilière

Enfin, à l'heure où la réforme des retraites fait face à toutes les oppositions, il rappell[...]

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