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AT&T confiant dans son projet de fusion, la Bourse sceptique

par Jessica Toonkel et Supantha Mukherjee

(Reuters) - Randall Stephenson, le directeur général d'AT&T, s'est dit de nouveau confiant lundi dans le feu vert des autorités de la concurrence à son projet d'acquisition de Time Warner pour 85,4 milliards de dollars (78,5 milliards d'euros) mais les cours de Bourse des deux groupes baissent à Wall Street, reflétant un certain scepticisme des investisseurs.

L'opérateur télécoms a annoncé samedi qu'il paierait 107,50 dollars par action dans le cadre de son OPA amicale sur Time Warner qui lui permettra de mettre la main sur des contenus d'information et de divertissement, notamment les chaînes câblées HBO et CNN ou encore les studios Warner Bros, afin d'attirer les abonnés sur son réseau mobile.

"Les régulateurs auront souvent des difficultés avec les intégrations verticales mais les conditions qui sont imposées aux fusions permettent toujours d'y remédier", a déclaré Randall Stephenson dans une interview à CNBC.

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Le projet de fusion, le plus important annoncé cette année, devrait être finalisé d'ici la fin 2017, a redit AT&T lors d'une conférence téléphonique l.

A Wall Street, l'action de l'opérateur télécoms perdait 1,93% à 38,7650 dollars à 18h50 GMT tandis que Time Warner reculait de 2,50% à 87,24 après avoir il est vrai grimpé de près de 13% jeudi et vendredi à la suite d'informations de presse faisant état du projet de rachat.

AT&T a fait savoir samedi que l'accord serait examiné par le département américain de la Justice mais pas forcément par la Commission fédérale des communications (FCC), l'autorité américaine de tutelle des télécoms réputée sourcilleuse sur les concentrations.

La FCC aurait à se prononcer en cas de transfert d'une licence de station de radio ou de télévision de Time Warner vers AT&T. Or Time Warner n'a qu'une seule chaîne régulée par la FCC, WPCH-TV à Atlanta, dont il pourrait facilement céder la licence pour éviter que l'autorité de tutelle ne soit saisie de la méga-fusion.

Les analystes craignent que les choses ne soient plus compliquées.

DES ANALYSTES S'INTERROGENT

"La direction (d'AT&T) base son argumentaire sur le fait que les fusions verticales sont historiquement approuvées (par les autorités), mais avec le climat actuel à Washington on pense que c'est plus risqué que d'habitude", déclare Colby Synesael, analyste chez Cowen & Co.

L'annonce de la fusion, à un peu plus de deux semaines de l'élection présidentielle du 8 novembre, a été accueillie avec scepticisme par des responsables politiques démocrates et républicains, le candidat républicain à la Maison blanche Donald Trump annonçant même qu'il l'interdirait.

"A ce stade, on n'est pas disposé à aller au-delà d'une probabilité de 50-50 pour que cette fusion reçoive l'aval des autorités", écrit MoffettNathanson Research dans une note, en abaissant par ailleurs sa recommandation sur Time Warner à "neutre" mais avec un objectif de cours relevé de huit dollars, à 100.

Plusieurs gros projets de fusions-acquisitions ont été bloqués par les autorités américaines cette année, comme ceux d'Office Depot et Staples, de Baker Hughes et Halliburton, d'Allergan et Pfizer ou de Norfolk Southern et Canadian Pacific Railways.

De même, Credit Suisse a réduit sa recommandation sur le groupe de médias de "surperformance" à "neutre", avec un objectif de cours porté de 90 à 107,50 dollars.

"Nous pensons que la l'offre est correctement valorisée au vu des résultats et du cash flow, que la probabilité d'une contre-offre est faible et que la transaction fera l'objet d'un examen attentif de la part des régulateurs", explique Omar Sheikh, l'analyste de Credit Suisse, dans une note. "Nous voyons de meilleures opportunités ailleurs dans les médias US."

Les analystes de Cowen & Co s'interrogent quant à eux sur le bien-fondé stratégique de l'acquisition.

"Si AT&T n'est intéressé que par des contenus lui permettant de se différencier, nous ne comprenons pas pourquoi cela n'aurait pas pu se faire dans le cadre d'une forme de partenariat", écrivent-ils dans note pour justifier l'abaissement de leur opinion de "surperformance" à "performance de marché".

Du côté des agences de notation, Moody's et Standard & Poor's ont l'une et l'autre placé la note d'AT&T sous revue en vue d'une possible dégradation.

(avec la contribution de Malathi Nayak, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)