“Je t’aime moi non plus” : les Français partagés face à l’intéressement
Au lendemain de la signature de l’accord sur le partage de la valeur entre partenaires sociaux, une étude Primeum-Ifop dévoile les attentes des actifs en matière de rémunération variable.
Plus que quelques semaines avant que l’accord sur le partage de la valeur ne soit retranscrit dans la loi. Ce texte plein emploi devrait reprendre les mesures proposées par les partenaires sociaux en février dernier et sera présentée en juin. L’accord vise, en outre, à généraliser les dispositifs de partage de la valeur aux entreprises de moins de 50 salariés.
A l’approche de ces transformations, une étude Primeum-Ifop* dévoile, ce mercredi 26 avril, les attentes des salariés et des dirigeants en matière de rémunération variable. A savoir les principaux concernés par la réforme. Si les actifs y sont globalement favorables, il restent prudents face à des dispositifs qui les mettent “à la merci de la conjoncture économique”.
En effet, plus de 7 actifs sur 10 estiment que l’intéressement (une prime conditionnée à la performance ou au résultat de l’entreprise) permet un meilleur partage de la richesse générée par l'entreprise selon l’étude. Ils sont également 7 sur 10 à considérer qu’il renforce la motivation des salariés et la performance globale de l’entreprise.
Source de stress et de mise en compétition
Derrière cet apparent enthousiasme, les Français restent néanmoins frileux vis-à-vis de ce dispositif conditionné à la performance de l’entreprise. Près de 8 salariés sur 10 considèrent qu’il fragilise le pouvoir d’achat. En effet, sans bénéfice de l’entreprise, les salariés ne touchent rien. De plus, 7 actifs sur 10 associent la rémunération variable à une mise en compétition et à une source supplémentaire de stress.
Des craintes qui rejoignent celles des syndicats de salariés. Dès le début des négociations avec le patronat, ils plaidaient pour des hausses de salaire fixe plutôt qu’un élargissement de la rémunération variable. “L’intéressement et la participation risquent de cannibaliser les hausses de salaires”, faisait alors valoir Luc Mathieu, chef de file de la CFDT dans les négociations. Un avis partagé par la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC. En face, le patr[...]
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