Suppression des voitures thermiques en 2035: pourquoi la France fait profil bas
L'Allemagne est en pointe contre l'électrification totale des voitures neuves en 2035. La France est en retrait. Le gouvernement tricolore n'avait même pas honoré sa promesse de soutenir les hybrides rechargeables l'an dernier. Et Carlos Tavares ne veut pas marchander, même si une électrification totale est "débile".
On ne peut pas reprocher à Luca De Meo d’être contre l’électrification des voitures. Le directeur général de Renault a promis 100% de véhicules zéro émission pour la marque au losange en Europe dès 2030. Mais "ce n’est pas une solution miracle", martèle-t-il en tant que président de l’Association des constructeurs européens (ACEA). Et ce, suite au coup de tonnerre provoqué par l’Allemagne le 7 mars dernier, en bloquant un texte européen censé imposer la vente de véhicules uniquement électriques en 2035. Las, le vote a été reporté sine die. Une position allemande soutenue notamment par l’Italie et la Pologne. Les raisons du refus ? C’est principalement le résultat d’un "gros lobbying auto, surtout allemand, à Bruxelles", résume Michel Forissier, directeur de l’ingénierie de l’équipementier Valeo.
Le tout électrique et l’absence d’autres solutions techniques alternatives ont longtemps agacé l’industrie européenne. "Nous avons toujours plaidé pour la neutralité technologique", explique Marc Mortureux, directeur général de la PFA (Plate-forme auto française). Aux pouvoirs publics de fixer les objectifs, mais sans imposer une technologie précise ! "L'ennemi est l'énergie fossile, pas une technologie particulière", rappelle Luca De Meo. Berlin exige du coup que la Commission présente une "proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035", indique le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.
Renault travaille sur les carburants de synthèse
Carburants de synthèse ? BMW et Porsche ont investi dans le développement de ces carburants neutres en carbone. Avantage : ils permettraient de prolonger la vie des moteurs à essence ou diesel existants. Or, le patron de Porsche, Oliver Blume, a pris du galon en septembre dernier, devenant président du… groupe Volkswagen. Un constructeur détenu à 20% par le Land de Basse-Saxe contrôlé par le SPD, le parti du chancelier Olaf Scholz. Et Oliver Blume est [...]
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