Superprofits: les rachats d’actions dans le viseur d’Emmanuel Macron
Dans son interview aux journaux télévisés de 13h de TF1 et France 2, Emmanuel Macron a promis une "contribution exceptionnelle" sur les rachats d’actions. La pratique, destinée à doper le patrimoine des actionnaires de très grandes entreprises, a atteint 24 milliards d’euros en 2022 pour les sociétés du CAC 40.
Un pas de plus pour un meilleur partage de la valeur en entreprise? Sur fond de colère sociale contre la réforme des retraites, le président de la République veut moins donner au capital et plus au travail. Mercredi 22 mars, Emmanuel Macron a en effet annoncé aux journaux télévisés de 13 heures de TF1 et de France 2 vouloir instaurer une “contribution exceptionnelle” sur les rachats d’action. Une pratique qui consiste à réduire le nombre d'actions en circulation en les rachetant pour augmenter mécaniquement le cours en Bourse.
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"Il y a quand même un peu un cynisme à l'œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu'ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions”, a reconnu le chef de l’État, qui souhaite donc "demander au gouvernement de travailler sur une contribution exceptionnelle" pour que "les travailleurs puissent profiter" de cette manne.
🔴🗣️ @EmmanuelMacron : "Il faut que les travailleurs puissent profiter des superprofits"
📺 En direct sur @TF1 pic.twitter.com/0Q2Hoj5Hj7— TF1Info (@TF1Info) March 22, 2023
24 milliards d’euros d’actions en 2022
Car il s’agit bien d’une manne financière, et de taille. En 2022, les entreprises du CAC 40 ont racheté pour près de 24 milliards d’euros d’actions, d’après une étude réalisée par l’Observatoire des multinationales. Un record qui ne manquera pas d’être dépassé en 2023. Très courante aux Etats-Unis, la pratique du rachat d'actions est en train de gagner l’Europe. La stratégie permet aux managers de donner de la valeur à leurs stock-options, de séduire les investisseurs et de valoriser leur société.
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