Streaming: Deezer fait son entrée en Bourse
Le Spac I2PO, via lequel la plateforme de streaming musical fait son entrée en Bourse, compte la remettre au diapason du marché.
Mardi 5 juillet, la cloche d'Euronext sonnera , le leader français du streaming musical. La plateforme est rachetée par une coquille vide déjà cotée, un Spac, technique qui permet de contourner le fastidieux processus traditionnel de la cotation. "J'ai eu un coup de foudre", s'enthousiasme Matthieu Pigasse. Le banquier a déjà réalisé deux Spac en France, dont celui du producteur audiovisuel Mediawan. Ce fan de rock s'est associé cette fois au PDG du groupe Kering, François-Henri Pinault, et à , pour relancer Deezer via I2PO. Un pari risqué: après des années de surplace, Deezer va-t-il enfin décoller?
Jusqu'alors, le pionnier de la musique en ligne a cumulé les ratés. Dix-huit ans après sa création, il est resté un petit acteur local, quand son grand rival Spotify, parti au même moment, s'est imposé comme le numéro un mondial. Le champion suédois, valorisé 20 milliards de dollars, a engrangé 182 millions d'abonnés payants dans le monde quand Deezer n'en compte que 9,6 millions. Pour son entrée sur Euronext, Deezer est estimé 1,05 milliard d'euros. Une valeur qui n'a pas progressé depuis une tentative d'introduction en Bourse avortée en 2015.
Débuts prometteurs
L'histoire avait pourtant bien démarré. En 2006, le jeune entrepreneur Daniel Marhely invente Blogmusik, "le premier juke-box de musique à la demande sur le Web", qu'il rebaptise Deezer en 2007 après avoir été contraint par la Sacem de fermer son site. Très soutenue par les pouvoirs publics, qui en font un étendard de la French Tech, la start-up lève 100 millions en 2012. Un record pour l'époque. En 2013, elle talonne Spotify, avec 5 millions d'abonnés. Ensuite, elle se fait distancer à une vitesse vertigineuse: au prix de dépenses marketing massives, Spotify dépasse les 20 millions d'abonnés payants en 2016, les 100 millions en 2019. "La plateforme suédoise a levé 3 milliards, Deezer 300 millions en cumulé. Les capacités d'investissement n'étaient pas les mêmes", analyse le directeur général adjoint Stéphane R[...]
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