Start-up: la French Tech doit revoir les critères de sélection du Next 40
Empêtré dans la communication gouvernementale autour des licornes (valorisation de plus d'un milliard d'euros), l'écosystème français peine à mesurer efficacement la santé de ses start-up. La publication de la nouvelle liste du label Next 40 ce lundi, valorisant ses futurs champions, en est un bon exemple. Sa méthodologie mériterait d'être entièrement revue.
Le 14 février dernier, Philippe Corrot a réalisé une double prouesse. Le fondateur de Mirakl, la dixième licorne française, a annoncé des résultats records pour le spécialiste des places de marché, en progression de 40% sur un an. Mais l’entrepreneur a aussi publié ses résultats financiers lors d’une conférence de presse, alors que rien ni personne ne l’obligeait à le faire puisque Mirakl n’est pas cotée.
Son autosatisfecit était parfaitement légitime: "On a été la première start-up à être transparente sur nos chiffres." Et c’est une leçon donnée à la French Tech qui dévoilait lundi 20 janvier 2023, sous les dorures du Palais de l’Elysée, sa nouvelle liste du label Next 40, qui vise à faire émerger ses prochains leaders mondiaux. L’écosystème a manqué ce jour-là une bonne occasion de se transformer. Et de se rapprocher du monde réel.
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Une batterie de critères ubuesques
Depuis son lancement en 2019, l’initiative gouvernementale fait grincer des dents, moins en raison de la composition de cette sélection, que sur la méthode utilisée. Dans l’entourage du président de la République, très attaché à ce programme de valorisation des start-up, on explique avoir conservé la même méthodologie pour "voir l’évolution sur des critères qui reste les mêmes." Quitte à persévérer dans l’erreur.
Pour rejoindre le cénacle de la tech française, il faut répondre à une série de critères: afficher un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros minimum, assorti d’une croissance annuelle d’au moins 30%; avoir réalisé l’une des levées de fonds les plus importantes de la French Tech au cours des trois dernières années; et, si possible, prétendre au statut de licorne, décerné aux start-up valorisées plus d’un milliard d’euros.
Si les conditions de croissance et de chiffre d’affaires semblent peu critiquables, les deux autres apparaissent carrément ubuesques. La French Tech est aujourd’hui empêtrée dans la com[...]
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