Et si la solution à la prochaine crise sanitaire mondiale venait des abysses?

ludovic MARIN / POOL / AFP

EDITORIAL - Une meilleure conservation des greffons d'organes pourrait-elle voir le jour en étudiant… un ver marin? Alors que la moitié des molécules utilisées en pharmacie ont une origine végétale, on a compris qu’il fallait aussi se tourner vers certains animaux aux mécanismes adaptatifs si remarquables, car vivant dans des milieux extrêmes. Et pourquoi pas engendrer des innovations susceptibles d'être d'un grand secours face aux prochaines crises sanitaires.

Un ratage, ça va, deux ou trois, bonjour les dégâts et pas seulement… intellectuels. L’affaire du non-vaccin à ARN anti-Covid en France aura-t-elle finalement du bon? On remarque ainsi que les hautes autorités scientifiques n’hésitent plus à faire parler des chercheurs tout ce qu’il y a de fondamentaux sur leurs découvertes ou leurs avancées, et pas seulement pour la beauté du geste. Ces présentations publiques les aideront peut-être à obtenir un plus grand soutien financier en vue d’approfondir leur recherche même, à décrocher des prix, et ainsi finir par mettre au point des produits eux aussi fondamentaux. Certains pouvant, un jour, sauver des vies!

Lire aussiCovid-19 : Non, les chercheurs français n’ont pas été nuls

C’est ainsi qu’on a eu la surprise d’entendre cette semaine le biologiste marin Franck Zal s’exprimer, une première, dans la grande salle des séances de l’Institut de France, et y vanter les mérites d’une extraordinaire hémoglobine de ver marin, qui retient bien plus l’oxygène que nos propres globules rouges. Elle permet, entre autres performances, de conserver longuement des greffons d’organes qu’on ne savait jusqu’à présent maintenir en bon état que quelques heures. La nature a mené des expériences sur des centaines de millions d’années dont on doit pouvoir profiter.

Passer de la recherche fondamentale à un produit

Il y avait un parterre choisi d’académiciens scientifiques, le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux, l’actuel secrétaire perpétuel Antoine Triller, l’ancien président Patrick Flandrin… L’endroit, tout en lambris et grands lustres, bustes et statues de marbre blanc d’hommes remarquables de Montaigne à Mabillon, de Vicq d’Azyr à Racine, a de quoi impressionner. Mais le fondateur du laboratoire Hemarina, qui a déclaré avoir déposé 63 brevets, n’est pas homme à se démonter. N’a-t-il par un jour démissionné du CNRS pour se lancer dans l’aventure hyper-risquée de la culture dans une ferme marine d’Arenicola marina qui produit l’hémoglobine si[...]

Lire la suite sur challenges.fr

A lire aussi