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SOFICA : et si c’était votre film qui remportait la Palme ?

Festival de Cannes

Vous avez toujours rêvé d’être acteur ? Plus simple à dire qu’à faire ! En revanche, être producteur de cinéma est à la porté de n’importe qui, ou presque, grâce aux SOFICA !

Il s’agit d’une des niches fiscales les plus anciennes, puisque le dispositif des Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (SOFICA) date de 1985. « A l’époque, l’Etat avait décidé de soutenir le cinéma français pour plusieurs raisons, rappelle José Fernandez, directeur de l’offre financière à l’Union financière de France, devenu le premier distributeur de SOFICA, avec cinq produits proposés et 13,7 millions d’euros collectés en 2013. D’abord, on assistait à une déferlante de blockbusters hollywoodiens sur les écrans. D’un autre côté, la fréquentation des salles de cinéma était en recul, notamment à cause de l’arrivée de la chaîne Canal+, axée sport et cinéma, et de l’avènement du format DVD. »

 

Une SOFICA, kézako ?

Une SOFICA est une sorte d’équivalent d’une SICAV. Mais au lieu d’investir dans des produits cotés en bourse tels que des actions ou obligations, elle place l’argent collecté auprès de divers investisseurs dans des projets d’œuvres cinématographiques ou télévisuelles : une dizaine ou plus, afin de répartir les risques. Une autre différence avec les SICAV est ce qu’on appelle la liquidité du produit : alors qu’une SICAV a une valorisation hebdomadaire, voire souvent quotidienne, ce qui permet aux épargnants de récupérer à tout moment leur argent, les SOFICA ont une durée de blocage généralement fixée à 5 ans et demi, ce qui correspond grosso modo à la durée de vie économique d’un film. « Les investisseurs de la SOFICA bénéficient d’un droit sur les recettes du film, qu’elle proviennent de la billetterie, des supports dématérialisés et des ventes aux télévisions ou à l’international », détaille José Fernandez. Il aime aussi à qualifier les SOFICA de « placement citoyen », car un des critères du cahier des charges de ce type de produit est d’investir au moins 50% de leur encours dans un premier ou deuxième film ayant un budget inférieur à 8 millions d’euros.

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Une rentabilité possible grâce à la diversification... et à l'avantage fiscal

Certes, le métier du cinéma a une rentabilité très aléatoire et n’est pas « Intouchables » qui veut. Mais la carotte fiscale permet d’équilibrer l’équation. « Les épargnants bénéficient d’une réduction de leur impôt sur le revenu à hauteur de 36 % de leur investissement, et ce en dehors du plafond légal de 10.000 euros dans lequel entre la défiscalisation Duflot ou encore celle pour frais de garde d’enfants. » Au total, on peut ainsi viser une rémunération de 5% par an : rien de mirobolant, mais un rendement assorti de la satisfaction d’avoir contribué à la bonne santé d’un secteur économique plutôt sympathique.
Bon an, mal an, ce sont quelque 60 millions d’euros que les ménages français investissent dans le cinéma, ce montant étant plafonné à la discrétion du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Le profil moyen de l’investisseur en SOFICA ? Pas tout-à-fait monsieur Tout-le-monde, mais plutôt une clientèle relativement aisé, la mise de fonds moyenne tournant autour de 8.000 euros. A raison d’un investissement de l’ordre de 300 à 400.000 euros par film, ce sont ainsi 142 œuvres, dont 118 films de cinéma qui ont été soutenus en 2012.

 

Votre patrimoine en compétition à Cannes !

Les porteurs de parts de SOFICA retiendront sans doute leur souffle au moment fatidique, celui de la remise de la Palme d’Or. Le cœur de ceux ayant investi dans Sofitvciné balancera entre « The Search », de Michel Hazanavicius, « Saint-Laurent », de Bertrand Bonello, et « L’incomprise », d’Asia Argento : trois films en compétition à Cannes que leur SOFICA a contribué à financer. Les souscripteurs d’Indéfilms vibreront, eux, pour le très remarqué « Timbuktu », du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako.
Si « votre » film remporte la récompense suprême, vous n’aurez pas pour autant le droit de monter les marches au bras de l’actrice principale ! Mais l’investissement dans les SOFICA a tout de même quelques avantages extra-financiers. « Les souscripteurs reçoivent de manière régulière des invitations à des avants premières des films financés », précise José Fernandez. C’est toujours ça !

 

Emmanuel Schafroth