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Shein : qui est vraiment ce nouveau géant de l’ultra fast fashion aux méthodes très contestées ?

Le rouleau compresseur Shein avale tout le monde sur son passage (Crédit : Philippe LOPEZ / AFP) (AFP via Getty Images)

Depuis maintenant trois ans, le rouleau-compresseur Shein avale tous ses concurrents sur son passage. Régulièrement éclaboussée par des scandales éthiques et environnementaux, la marque de vêtements séduit les jeunes grâce à ses prix imbattables.

Sa réussite interpelle autant qu’elle fascine. Dans une période où la question climatique est érigée en priorité par une partie de la population, notamment chez les jeunes, le vif succès de Shein (prononcez "Chi-ine") soulève de nombreuses questions. Là où les géants H&M et Zara avaient déjà placé le curseur de la fast fashion à une hauteur très élevée, la jeune entreprise chinoise pousse les dérives de la mode à son sommet. Au point de devenir l’étendard de l’ultra fast fashion.

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Évaluée à 100 milliards de dollars l’an dernier (contre 64 milliards cette année), le nouveau mastodonte de la mode valait plus que les capitalisations boursières de Zara et H&M réunis. Aux États-Unis, l’application chinoise est plus téléchargée que celle d’Amazon. Porté par les confinements, qui ont contraint les consommateurs à se détourner des magasins physiques, Shein s’est hissé au premier rang des sites de les plus consultés au monde en 2021. En pleine pandémie, ses ventes ont explosé de 200%. Les jeunes Français, surtout les adolescentes, sont, eux aussi, montés dans la fusée Shein. Selon une récente étude de Pixpay, 22% des émissions de CO2 des Françaises de 15 à 17 ans seraient causées par le site chinois.

Des salariés payés au lance-pierre

Robes sous la barre des 10 euros, hauts à moins de 5 euros, maillots de bains à prix cassés… Pour séduire les jeunes, l’enseigne chinoise mise sur les petits prix en produisant toujours plus. Les recettes du succès ? Un catalogue renouvelé quotidiennement avec des milliers de nouveaux produits, un coût moyen sur son site affiché à 7 euros et une forte présence sur TikTok, le réseau social préféré de la jeune génération. Au bout de la chaîne, ce sont les ouvriers chinois qui paient la note de cette course délirante aux plus bas coûts de production.

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Public Eye, une ONG suisse, a déjà alerté sur les conditions de travail désastreuses des ouvriers qui fabriquent les vêtements des ados américaines et européennes. "Une chose saute tout de suite aux yeux à la lecture du compte-rendu de leurs discussions : le nombre d’heures de travail. Les trois indiquent à peu près les mêmes horaires : de 8 h à midi, puis de 13 h 30 à 17 h 45, et enfin de 19 h à 22 h ou 22 h 30", dit le rapport. Au total, un ouvrier travaillerait 75 heures par semaine avec un seul jour de repos par mois.

Un tiers des produits Shein dangereux ?

Accusée d’exploiter ses employés par les ONG, la marque chinoise maltraite aussi l’environnement et ses clients. En décembre dernier, Greenpeace Allemagne a accusé le nouveau géant de la mode en ligne de vendre des articles contenant des substances chimiques et dangereuses. Sur les 47 pièces examinées par l’ONG, 32% contenaient des "substances chimiques dangereuses à des niveaux préoccupants" selon les auteurs de l’étude. Plus inquiétant encore, sept articles dépassaient les limites réglementaires fixées par l’Union européenne. Mi-février, les autorités françaises ont aussi annoncé le rappel de bijoux fabriqués par Shein contenant des métaux lourds.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Shein a déjà quinze années d’ancienneté derrière elle. Fondée en 2008 par Chris Xu, l’entreprise, vendeur de robes de mariées à ses débuts, change de dimension en 2015. Elle opte alors pour l'organisation d'une chaîne d'approvisionnement à Guangzhou et l'utilisation de la publicité virale sur le net afin d'accélérer sa notoriété. Shein a ensuite profité de la crise sanitaire pour détrôner ses concurrents. Dopée par son succès, la fusée chinoise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Après avoir conquis les États-Unis, le Canada et l’Europe, Shein s’attaque maintenant au… Brésil.

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