Serge Klarsfeld : «L’histoire est imprévisible»
Au dîner de la Licra, qui rendait hommage à son combat, l'historien et avocat a lancé un appel au militantisme contre les extrêmes.
Il était absent, et d’ailleurs sans doute pas convié. Au dîner de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), jeudi 25 novembre, à l’apéritif, à table, et même dans les discours, le nom d’Éric Zemmour pourtant s’invitait partout. Puisqu’il était question de rendre hommage au combat de Serge et Beate Klarsfeld, il était normal que celui qui considère que le capitaine Dreyfus était coupable et que le régime de Vichy a protégé les Juifs soit au cœur des discussions. « Zemmour réécrit l’Histoire au profit de son autopromotion », soulignait, cinglant, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
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Il faut s'engager !
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Juste avant, Me David-Olivier Kaminski, président de la Licra-Paris, ouvrait le ban, décernant au « presque candidat » un « carton rouge », voyant « sa judéité comme une circonstance aggravante » et ses propos « comme des insultes à la mémoire ». Au nom de celle-ci, rappelant toutes les actions menées avec son épouse, allemande, Serge Klarsfeld lançait un appel au militantisme contre les extrêmes : « L’Histoire est imprévisible, tout peut arriver, il faut s’engager ! » Il concluait, sibyllin : « Je viens d’adresser une lettre au président de la République dans laquelle je lui écris : “J’espère que tu vas gagner, mais contre un candidat républicain, et pas contre un candidat de parti extrême.” » 
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