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Sciences Po Grenoble: le principal syndicat étudiant dénonce une "polémique instrumentalisée"

Thomas Mandroux (à droite), président de l'Union syndicale Sciences Po Grenoble, lors d'une conférence de presse le 9 mars 2021. - BFMTV
Thomas Mandroux (à droite), président de l'Union syndicale Sciences Po Grenoble, lors d'une conférence de presse le 9 mars 2021. - BFMTV

Les étudiants s'expliquent. Thomas Mandroux, président de l'Union syndicale Sciences Po Grenoble, a tenu ce mardi matin une conférence de presse consacrée aux tensions au sein de l'Institut d'études politiques après les accusations d'islamophobie visant deux professeurs. Jeudi dernier, des étudiants avaient placardé à l'entrée de l'institution des affichettes indiquant: "Des fascistes dans nos amphis. L'islamophobie tue". Le tout accompagné du nom de deux professeurs et relayé en photo sur les réseaux sociaux.

"Nous condamnons fermement toute forme de violence et tout acte susceptible de menacer l'intégrité physique ou morale d'autrui", a assuré Thomas Mandroux devant la presse. "En ce sens pour nous, le collage nominatif de jeudi dernier n'aurait pas dû être réalisé. L'Union syndicale n'est en aucun cas liée à ces collages, nous n'avons pas non plus partagé les photos de ces collages sur les réseaux sociaux."

Thomas Mandroux a affirmé que le syndicat avait, depuis la médiatisation de l'affaire, "reçu de nombreuses menaces et insultes qui ont grandement affecté nos élus".

Un appel à témoins lancé sur un cours

Si l'Union syndicale - premier syndicat étudiant de Sciences Po Grenoble -, dit être étranger au collage, elle a en revanche bien lancé un appel à témoins à propos du cours intitulé "Islam et musulmans dans la France contemporaine", tenu par le premier des deux professeurs mis en cause.

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Dans un appel sur Facebook le 22 février, le syndicat avait demandé des témoignages d'étudiants sur d'éventuels "propos problématiques" qui y auraient été tenus, sans nommer l'enseignant. L'US expliquait notamment qu'il souhaitait faire "retirer" cet enseignement "des maquettes pédagogiques pour l'année prochaine si, lors de ce cours, des propos islamophobes y étaient dispensés comme scientifiques".

"Notre démarche s'inscrivait uniquement dans un cadre interne à l'IEP", a défendu Thomas Mandroux. "Si nous récoltons des témoignages, nous disant que des propos islamophobes et sans substance scientifique ont été prononcés dans le cadre de ce cours, alors nous pourrons engager une discussion avec la direction pour le retirer des maquettes pédagogiques."

Le syndicaliste a argué de la nécessité de "débattre du contenu pédagogique dans l'enseignement supérieur". "La liberté pédagogique des enseignants chercheurs ne doit pas empêcher la critique scientifique des formations dispensées", a-t-il plaidé. "Les discours discriminatoires n'ont pas leur place à l'université."

Une polémique née il y a plusieurs mois

Thomas Mandroux a ainsi accusé les professeurs d'avoir tenu des propos "visant notamment les personnes musulmanes et le concept même d'islamophobie". Dans le cas du deuxième enseignant, professeur d'allemand, la polémique le concernant serait ainsi née fin novembre après un groupe de travail informel, constitué d'enseignants et d'étudiants, pour préparer la semaine de "l'Égalité et contre les discriminations".

"Je m'étais inscrit pour préparer une journée thématique au titre: racisme, islamophobie, antisémitisme (...). Je comptais contester dans la discussion avec ma collègue et mes étudiants cet alignement de ces trois termes dans une seule thématique", a-t-il raconté sur BFMTV.

Ce dernier a indiqué avoir été "exclu du groupe de travail parce que les étudiants se disaient blessés", estimant faire l'objet depuis janvier d'une campagne menée par les "plus extrémistes" d'entre eux.

"Cette polémique a été instrumentalisée"

Pour Thomas Mandroux, "l'ensemble de ces discussions sont nécessaires mais elles doivent avoir lieu dans un cadre institutionnel et académique", a-t-il assuré, estimant ne pas être "responsable de la médiatisation de l'affaire".

"Cette polémique a été instrumentalisée afin de nourrir le discours sur l'islamogauchisme, concept qui n'existe pas selon le CNRS, contrairement à l'islamophobie", a-t-il estimé. "Ces attaques médiatiques n'ont eu qu'un seul effet: occulter les problèmes de fond, à savoir les déclarations sur les personnes musulmanes et leur stigmatisation."

Pour lui, l'affaire a fait l'objet d'une "récupération politique" de la droite et de l'extrême droite. Elle est en tout cas suivie par le gouvernement: les deux enseignants visés font l'objet de mesures de protection susceptibles d'être renforcées, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ils ont aussi reçu le soutien du ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.

Article original publié sur BFMTV.com