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Sanofi a mis en place une stratégie pour accélérer sa croissance

par Noëlle Mennella

PARIS (Reuters) - La stratégie à cinq ans de Sanofi, que présentera le 6 novembre son nouveau directeur général, doit permettre d'accélérer la croissance du groupe pharmaceutique grâce à des réductions de coûts mais probablement se traduire également par des cessions d'actifs non stratégiques ainsi que par des acquisitions, afin notamment de rattraper son retard dans les traitements du cancer, estiment des analystes interrogés par Reuters.

La diversification dans des domaines thérapeutiques aussi variés que le diabète, le cardio-vasculaire où les vaccins ne sera pas remise en cause mais Olivier Brandicourt pourrait concentrer ses efforts sur les divisions au coeur de sa stratégie alors que les spéculations sont récurrentes dans la presse sur d'éventuelles cessions concernant Merial (la santé animale), Oenobiol (compléments nutritionnels) ou encore les divisions de bio-chirurgie et rénales.

"Nous attendons que Sanofi soit plus clair sur ce qui fait ou non partie de son 'core business'. Si des divisions sont annoncées comme n'étant pas au coeur de la stratégie, cela voudrait dire qu'elles pourraient être vendues ou introduites en Bourse. Nous pensons évidemment à Merial qui ne présente aucune synergie avec la pharmacie", observe un analyste d'une banque américaine sous couvert d'anonymat.

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Sébastien Malafosse, analyste chez Oddo Securities, considère également que la cession d'Oenobiol et des divisions bio-chirurgie et rénales pourraient avoir du sens, estimant toutefois qu'une cession de Merial ne se justifierait que dans le cadre du financement d'une acquisition majeure, comme par exemple d'une biotech spécialisée dans le traitement du cancer.

D'autres analystes observent néanmoins que la solidité du bilan de Sanofi lui permettrait de financer une acquisition de taille moyenne, c'est-a-dire d'environ 15 milliards d'euros, sans procéder à des cessions. D'autant, souligne l'un d'eux, que les multiples des biotechs américaines ont nettement baissé au cours de ces derniers mois.

Sept mois après son arrivée à la tête de Sanofi, Olivier Brandicourt, un transfuge du groupe Bayer, a déjà esquissé les contours de sa stratégie, en annonçant notamment à la mi-juillet une simplification de l'organisation mondiale du groupe autour de cinq entités qui fait la part belle à Genzyme.

Par ailleurs, dans le cancer, Sanofi a déjà signé une nouvelle alliance stratégique avec son partenaire américain Regeneron afin de se positionner sur le marché très prometteur de l'immuno-oncologie.

Dans le diabète, une de ses spécialités, le groupe a conclu un partenariat avec Google (Alphabet) pour profiter des compétences du groupe américain dans la collecte de données numériques.

Enfin, il a lancé au pas de course des négociations avec les organisations syndicales pour améliorer de 20 à 25% sur trois ans la productivité de ses sites industriels français, suscitant les inquiétudes syndicales alors que le groupe a déjà perdu plus de 4.500 emplois depuis 2008.

LE DIABÈTE AU COEUR DE LA DYNAMIQUE

"Sanofi devrait détailler ses business units et présenter leurs nouveaux managements. Ce sera un point de départ pour la nouvelle histoire de Sanofi avec Olivier Brandicourt. Sanofi devrait rester un groupe diversifié mais avec une organisation simplifiée et optimisée", estime Sébastien Malafosse, chez Oddo, à propos du plan stratégique 2020.

Vincent Genet, responsable santé du cabinet de conseil Alcimed, estime également qu'à court terme la performance de Sanofi est conditionnée par les améliorations opérationnelles qui seront apportées au sein ses différentes divisions.

"Si le choix de la diversification est maintenu, Sanofi se devra d'avoir un modèle opérationnel suffisamment agile pour être en mesure de personnaliser son offre aux besoins des différentes régions dans le monde. Répliquer le portefeuille et le modèle opérationnel des économies matures n'est pas la meilleure manière d'opérer sur des économies à forte croissance", observe-t-il.

La présentation du 6 novembre devrait également permettre à Olivier Brandicourt de présenter les avancées du portefeuille de recherche du groupe.

Les yeux des analystes sont rivés sur le lancement commercial de l'anticholestérol Praluent, issu d'un partenariat de Sanofi avec Regeneron, qui a également donné naissance au Dupilumab dans l'asthme (lancement prévu en 2017), et au Sarilumab, une molécule contre la polyarthrite rhumatoïde attendue pour 2016.

Mais la franchise diabète, qui représente 21% du chiffre d'affaires de Sanofi pour environ 35% de son Ebita, est "au coeur de la dynamique de Sanofi", observe Martial Descoutures, analyste chez Invest Securities.

"Tout l'enjeu aujourd'hui pour Sanofi est de capter le maximum de parts de marché de sa nouvelle insuline Toujeo, en terme de parade à l'entrée de Basaglar du groupe Lilly", un générique du Lantus, souligne-t-il.

Sur ce terrain, Sanofi a gagné six mois de répit aux Etats-Unis en signant fin septembre avec le laboratoire américain un accord au terme duquel ce dernier ne lancera son générique qu'en décembre 2016, donnant ainsi plus de temps à Sanofi pour procéder au "switch" de Lantus vers Toujeo..

L'issue des études sur le Lixilan, un nouveau traitement contre le diabète, est aussi très surveillée par les analystes alors que le laboratoire français prévoit de déposer son dossier d'enregistrement au quatrième trimestre 2015 aux Etats-Unis et au premier trimestre 2016 dans l'Union européenne.

Autre échéance importante pour Sanofi, la mise sur le marché de son vaccin contre la dengue, la maladie tropicale la plus répandue dans le monde après le paludisme, avec une première autorisation attendue avant la fin 2015.

"La force de Sanofi aujourd'hui est de disposer d'un continuum de produits depuis les médicaments les plus spécialisés, qui s'adressent à un milliard de personnes dans le monde, jusqu'aux médicaments couvrant les besoins de santé primaires de près de sept milliards de personnes", souligne Vincent Genet.

Avant la présentation de son plan stratégique, Sanofi doit publier ses résultats du troisième trimestre jeudi 29 octobre avant l'ouverture de la Bourse.

Le titre Sanofi a progressé de plus de 21% depuis le début de l'année, surperformant l'indice sectoriel européen (+14%). Le groupe représente la première capitalisation boursière de la Bourse de Paris, à plus de 120 milliards d'euros.

(Avec la contribution de Matthias Blamont, édité par Jean-Michel Bélot)