Salaires: Oxfam dénonce des "écarts abyssaux" entre les grands patrons français et les salariés

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Dans un rapport publié ce jeudi 27 avril, l'association Oxfam dénonce l’écart de rémunération entre le salaire moyen des dirigeants des 100 grandes entreprises et celui de leurs salariés. Il est ainsi passé de 64 à 97 en dix ans. Au sein du CAC 40, il est même passé de 93 à 163.

"Le travail ne paye pas assez." Le 22 mars, Emmanuel Macron le reconnaît lui-même sur le plateau des 13 Heures de France 2 et TF1, pour sa première prise de parole depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites. Pour lui, la colère tire ses racines des inégalités persistantes et croissantes liées au travail. D'où sa demande que "les grandes entreprises distribuent davantage à leurs salariés". D'autant que les entreprises du CAC 40 ont publié des résultats records en 2022, TotalEnergies en tête.

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Après les retraites, le président compte donc s'attaquer aux salaires. Et il fait bien, d'après le dernier rapport d'Oxfam, publié ce jeudi 27 avril, qui dénonce une forte baisse du pouvoir d'achat des salariés en dix ans.

Un manque à gagner de près de 9.000 euros

De 2011 à 2021, la "part travail" a ainsi baissé de 10 points (de 61 à 51%) dans les 100 plus grandes entreprises cotées en France, et ce, au détriment des bas salaires, pointe l'association. Une tendance également valable pour le CAC 40: la part des richesses créées par les entreprises et allouée aux salariés est passée de 58 à 48 % de leur valeur ajoutée. C'est la première fois depuis 2009 qu'elle repasse sous les 50%.

"Ce sont plus de 62 milliards d’euros qui auraient été alloués aux salariés en 2021 si [les entreprises] avaient gardé la même répartition de la valeur ajoutée qu’en 2009, soit l’équivalent d’un chèque moyen de 8.914 euros par salarié", précise encore Oxfam dans l'étude. Même le chèque de 4.300 euros (a minima) que doivent toucher les salariés de Stellantis au titre de l’accord sur la participation et l’intéressement de l'année 2022 est donc encore loin du compte.

Trois dirigeants sur le gril

Stellantis, justement, fait partie des entreprises pointées du doigt pour l'écart entre le salaire de son dirigeant et des salariés. Le ratio entre la rémunération de Carlos Tavares et celle d'un sal[...]

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