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Sécurité globale: des dessinateurs dénoncent l'appropriation de leur travail par les "députés de la honte"

Les portraits des
Les portraits des

Vendredi dernier, 31 dessinateurs - dont Lewis Trondheim, Charles Berberian, Marion Montaigne et Cyril Pedrosa - ont peint le portrait des 388 députés qui ont voté la proposition de loi "sécurité globale", qui contient notamment le très controversé article 24 qui pénalise la diffusion de l'image de policiers à des fins malveillantes.

Exposé samedi lors de la manifestation contre le texte "Sécurité globale" et les violences policières, "ce trombinoscope de la honte" imaginé par La Revue dessinée et l'auteur Loïc Sécheresse a depuis été réapproprié par les députés concernés, qui en ont fait leur photo de profil sur les réseaux sociaux.

Les auteurs de ces dessins ont aussitôt réagi, dénonçant un non-respect du droit d'auteur. "En recadrant le portrait initial, vous portez atteinte à mes droits d'auteur sur le fond ET la forme", se sont ainsi indignés sur Twitter Terreur Graphique et Cy, en invitant les élus à supprimer leur publication.

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"Ces visuels ne peuvent être diffusés et partagés que pour la lutte contre la loi Sécurité Globale", a précisé Loïc Sécheresse sur son compte.

"Je plaide coupable"

Selon le droit d'auteur, toute personne utilisant une œuvre doit en effet "tenir compte du fait que l'auteur conserve le droit d'agir contre une modification qu'il estimerait irrespectueuse de l'œuvre". Celle-ci, d'ailleurs, ne doit pas être utilisée "pour illustrer des propos contraires aux positions de l'auteur", précise le site du ministère de l'Économie.

"Cher Terreur Graphique, je plaide coupable", a répondu à moitié goguenard François Cormier-Bouligeon, député du Cher. "Je me suis bel et bien approprié votre caricature de mon visage qui, après tout, m’appartient quand même un peu. En échange ce portrait de vous de ma main. J’espère qu’il vous fera plaisir car c’est offert de bon cœur."

Saluant "l’effort", Terreur Graphique lui a rétorqué: "Votre talent de dessinateur est assurément à la hauteur de votre talent de député mais je n’accepte pas de cadeau de la part d’élus qui votent avec le RN et contre l’intérêt de leurs administré.e.s." François Cormier-Bouligeon a ensuite retiré son dessin pour en publier un autre de son cru.

"Une information utile à la vie démocratique"

Loïc Sécheresse et Thomas Cadène ont de leur côté déploré l'utilisation du mot-clef #ToujoursCharlie par Natalia Pouzyreff, députée des Yvelines:

"Il n'y a rien qui va, surtout pas le troncage de la partie qui rappelait qu'être 'toujours Charlie' ne l'a pas empêchée de voter une loi qui, selon l'ensemble du journalisme et toutes les organisations de défense des libertés et des droits, saccage la liberté de la presse", a indiqué Thomas Cadène.

Plusieurs voix, comme celle de Jean-Michel Apathie, se sont élevées contre les dessinateurs:

"La dénonciation des individus est une démarche détestable. La #marchesdeslibertes ne doit pas ressembler à celle de la haine", a indiqué l'éditorialiste sur Twitter.

Les artistes se sont défendus: "Dessiner le portrait d'un député avec pour seul commentaire 'il a voté cette loi', c'est une information, pour que chaque électeur connaisse les décisions politiques de son représentant. Ça s'appelle la démocratie. Ni plus, ni moins", a ainsi estimé Cyril Pedrosa.

"Donner une information politique, dans l'espace public, ce n'est pas appeler à la haine, ni au lynchage, ni 'dénoncer le mal'. C'est faire en sorte que cette information utile à la vie démocratique ne soit pas réservée à ceux qui consultent le site de l'AN", a-t-il encore ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com