Sécurité énergétique et essor des renouvelables: la périlleuse équation de 2023
2023, Le monde qui vient (8/56). Pour créer le nouveau et nécessaire système énergétique, il va falloir pactiser avec le diable: investir dans les combustibles fossiles polluants pour se sécuriser et à plus long terme, adopter les politiques pour accélérer le développement des énergies renouvelables plus vertes.
Le choc énergétique de 2022 a provoqué le chaos en Europe et dans une grande partie de la planète, nourrissant l'inflation et rendant plus probable une récession. En 2023, le monde continuera à subir l'instabilité des marchés du pétrole et du gaz, mais redoublera également d'efforts pour créer un système énergétique qui soit moins coûteux, plus propre et plus sûr.
Au XXe siècle, l'ère des combustibles fossiles a donné lieu à des arrangements faustiens, depuis l'alliance nouée par Franklin Roosevelt avec la maison des Saoud en 1945 jusqu'aux accords passés par l'Europe avec la Russie post-soviétique. En 2023, la plupart des pays vont conclure deux nouveaux pactes avec le diable. Sur le court terme, ils vont investir dans les combustibles fossiles polluants pour assurer leur sécurité. A plus long terme, ils adopteront des politiques dirigées par l'Etat pour tenter d'accélérer le développement des renouvelables.
Moteurs d'inflation
La crise provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine a été douloureuse. En septembre 2022, un tiers des 9% d'inflation enregistrés dans le monde riche était imputable à l'énergie. La suspension des livraisons de gaz russe à l'Europe a contraint entreprises et particuliers à réduire leur consommation de 10% en glissement annuel et suscité la crainte d'une désindustrialisation. La frénésie avec laquelle l'Europe a cherché à importer du gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime a fait exploser le prix mondial du gaz. Les prix du pétrole brut sont restés élevés et l'Opep a montré qu'elle demeurait une menace en réduisant sa production. La demande de charbon a renoué avec son pic historique.
Les marchés énergétiques mondiaux resteront fébriles en 2023. L'Europe parviendra à passer l'hiver en vidant ses cuves de stockage de gaz. Mais, au printemps, il faut s'attendre à des années d'austérité énergétique: la Russie fournissait 36% du gaz européen et même l'accélération du rythme des importations de GNL fin 2022 ne comblera qu'un tiers de ces liv[...]
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