Sébastien Lecornu met son veto au rachat du français Segault par l'américain Flowserve

AFP/Archives - Ludovic MARIN

A l'assemblée nationale, le ministre des armées Sébastien Lecornu a affirmé que la France allait mettre son veto sur le rachat de Segault par l'américain Flowserve. Pourtant, la décision finale appartient à Bercy selon le décret sur le contrôle des investissements étrangers en France, qui n'a pas confirmé cette position.

Anticipation ou vraie décision sur un dossier sensible ? En annonçant à l'Assemblée cette semaine un "veto" pour s'opposer à "une perte de contrôle opérationnel" de la PME française Segault convoitée par un groupe américain, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a semble-t-il tranché sur l'avenir de ce fournisseur pour l'industrie nucléaire. L'entreprise basée près de Paris, fournit notamment à Naval Group, industriel naval de défense français, les robinetteries des chaufferies qui équipent les sous-marins nucléaires français.

Le ministre Lecornu a évoqué, sans donner de détails, un "dispositif" qui permet de bloquer "un certain nombre d'investissements étrangers en France" dans les secteurs stratégiques. Une prise de parole en réponse au député RN Laurent Jacobelli, auteur d'un amendement rejeté portant sur la "protection contre les actes de prédation et d'ingérences étrangères" dans les entreprises impliquées dans l'industrie de défense nationale.

Il avait alors fait part de sa "vigilance" pour une "entreprise stratégique" en mentionnant la "procédure de contrôle des investissements étrangers". L'annonce de Sébastien Lecornu a été saluée dans l'hémicycle, y compris par le LFI Aurélien Saintoul, qui avait également interrogé Sébastien Lecornu sur ce rachat.

Bercy doit avoir le dernier mot

Mais la communication du ministre des Armées interroge. Selon nos informations, le délicat dossier aurait fait l'objet d'échanges entre le ministère de l'Economie et celui des Armées. A Bercy, on assure que la procédure classique de contrôle des Investissements étrangers, dont la responsabilité appartient au Trésor et doit durer 75 jours, est toujours en cours. Une question se pose : Sébastien Lecornu connaît-il déjà la décision de Bercy ou souhaite-t-il pousser par la solution privilégiée par son ministère ? C'est-à-dire un tour de table français pour reprendre Segault.

Le repreneur ne devrait toutefois pas être le chantre du '"Made In France" Arnaud Montebourg. L'ancien mini[...]

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