Russie, Iran... Pourquoi l’Occident devrait revoir sa politique de sanctions

Kiyoshi Ota / POOL / AFP

Alors que les mesures de rétorsion économique sont toujours plus contournées, les Etats-Unis et leurs alliés, réunis à Hiroshima le 19 mai dernier pour accroître leurs sanctions contre la Russie, devraient graduer leur riposte envers les régimes "parias". De quoi alléger la pression sur les populations.

Faut-il continuer à isoler des régimes "parias"? La réintégration par la Ligue arabe du régime de Bachar al-Assad, ostracisé depuis 2011, pose la question. Il est devenu évident que les sanctions qui sont imposées à ces régimes ne provoqueront pas le moindre changement politique dans leur pays. La Syrie représente un cas d’école. Alors que les Etats-Unis et l’Europe sont de plus en plus réticents à utiliser la force militaire à l’étranger, ils optent davantage pour la coercition économique.

Les Etats-Unis imposent actuellement des sanctions à quelque 10.000 individus et à des entreprises d’une cinquantaine de pays. Ils ont décrété des embargos stricts contre certains Etats comme Cuba ou la Birmanie. Or un nombre croissant de pays ignorent l’Occident et prennent langue avec des régimes parias. Le ministre chinois des Affaires étrangères a entamé des discussions avec les talibans.

Le mois dernier, une conférence des pays latino-américains a discuté de la possibilité de reconnaître comme légitime le régime dictatorial du Venezuela. Cette situation devrait pousser à envisager les sanctions de manière plus souple.

Adapter les sanctions en fonction des circonstances ?

Celles-ci devraient obéir à trois principes : tout d’abord, les sanctions individuelles contre les despotes, comme Bachar al-Assad et ses comparses, doivent être maintenues.

Deuxièmement, les dérogations humanitaires devraient autoriser un plus large éventail d’activités, depuis le renforcement des services publics jusqu’à la reconstruction d’écoles, ce qui permettrait d’alléger les souffrances de la population. Les Emirats arabes unis, par exemple, souhaiteraient construire une centrale solaire en Syrie, qui aiderait à rétablir l’électricité, mais hésitent à le faire par crainte de représailles pour avoir enfreint les sanctions.

Enfin, tout allègement des mesures devrait être conditionné à une sérieuse modification de comportement. Dans le cas syrien, cela signifierait que le régime Assad autorise le retou[...]

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