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Revalorisation du Smic : "il faut garder le système actuel", juge un économiste

Getty / illustration
Getty / illustration

David Cayla, économiste et membre des économistes atterrés, revient pour Yahoo sur le rapport préconisant une réforme du calcul de Smic.

Le rapport a fait sensation. Un groupe d’experts recommande plusieurs mesures chocs sur le Smic, jugé “élevé comparé à ses homologues étrangers” mais “peu efficace pour lutter contre la pauvreté”.

Un argument que conteste David Cayla, économiste à l’université d’Angers et membre des économistes atterrés. Pour lui, le lien entre une baisse du taux de chômage et un faible salaire minimum n’est pas démontré.

Il prend en exemple l’Allemagne. “Il y a quelques années, l’Allemagne a mis en place un Smic, qu’ils ont augmenté récemment. En parallèle, le chômage a diminué. Ca montre que le salaire minimum ne joue pas sur l’emploi”, explique-t-il à Yahoo.

Un salaire minimum élevé pour faire baisser le chômage

Pour David Cayla, l’argument à retenir est inverse. Il met en avant le lien entre un salaire minimum important et un faible taux de chômage.

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“Si vous donnez un Smic à un niveau satisfaisant, les salariés vont consommer davantage, car ce sont les petits salaires qui peuvent rapidement augmenter leur consommation, donc l’activité économique du pays va donc augmenter, et le taux de chômage se réduire”, estime David Cayla.

“Il faut conserver le système actuel”

D’autant que selon lui, la majorité de la consommation se fait dans le secteur des services, donc en France. “Quand on dépense 1 euro en France, 80 centimes va dans le secteur des services, donc contribue à la hausse de l’activité en France”.

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Alors, que propose David Cayla, économiste et membre des économistes atterrés ? “Il faut conserver le principe actuel d’indexation du Smic, qui permet aux petits salaires d’avoir une redistribution de pouvoir d’achat, et de profiter des négociations de hausse de salaire des autres statuts, eux qui ont un faible pouvoir de négociation”.

Un coup de pouce au Smic au 1er janvier ?

Actuellement, chaque année, le Smic est revalorisé en fonction de deux critères : l’inflation constatée pour 20% des ménages aux plus faibles revenus et la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE). Le groupe d’experts propose de simplifier ces deux règles en indexant le Smic uniquement sur l’inflation ou de supprimer carrément “toute règle indexatoire”.

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Se pose également la question, comme chaque année, du fameux “coup de pouce” au Smic, qui doit être décidé avant le 1er janvier par le gouvernement. Dernier en date, en 2012. Depuis, plus rien. “Il faudrait un coup de pouce, mais de manière raisonnable, en lien avec la hausse des autres salaires”, estime David Cayla.

Mais pour lui, la situation a évolué, et il faut prendre d’autres critères en compte. “Il y a de plus en plus d’emplois précaires, qui gagnent donc moins que le Smic puisqu’ils travaillent moins que la durée légale. Il faut aussi penser à la précarisation des CDI, qu’il est plus facile de licencier depuis la loi Travail”. Le groupe d’experts a, depuis 2008, toujours rendu un avis défavorable au coup de pouce, mais n’a pas toujours été écouté par les gouvernements en place.

Une idée derrière la tête de Macron ?

Mais pour David Cayla, le rapport de cette commission n’a rien d’innocent. “Cette commission a été formée d’économistes dont les pensées allaient forcément aboutir à un rapport de ce genre. Cela permet à Emmanuel Macron de pouvoir prendre des décisions comme une réforme du Smic en s’appuyant sur le rapport, en disant ‘ce n’est pas moi qui le préconise, ce sont les experts”. A croire qu’Emmanuel Macron a une idée derrière la tête…

Le rapport a été transmis en amont d’une réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), prévue le 18 décembre, lors de laquelle le gouvernement annoncera ou pas la hausse du Smic.