Retraites : trahisons, dramatisations et mensonges
EDITORIAL - Alors que l'on s'approche du terme du mouvement sur les retraites, le jusqu'auboutisme ne justifie pas toutes les exagérations. Comme celle de la CGT sur l'espérance de vie des éboueurs.
Fin de partie ? Quelles que soient l'intensité de la mobilisation de ce 15 mars et les modalités finales de la bataille sur les retraites, et même si deux Français sur trois ont soutenu jusqu’au bout la mobilisation (sondage Odoxa-Agipi pour Challenges), ils sont la même proportion à avoir la conviction que la réforme ira au bout. A l’approche du terme, c’est le bon moment de se demander pourquoi il faut en passer par autant de trahisons, de dramatisations et de mensonges. Certes la France est "émeutière, sondagière et corporatiste", selon l’appréciation de Raymond Barre, reprise par Franz-Olivier Giesbert dans son excellent livre La belle époque (Gallimard). Mais, c’était il y a quasiment un demi-siècle, et le Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing n’avait d’ailleurs fait face à aucun mouvement de ce type quand il était aux affaires.
Il faut dire que les partis politiques – instruments puissants au siècle dernier - filaient doux de ce temps, et n’étaient pas menacés par le populisme. Aujourd’hui, les frondeurs sont de tous côtés, obligeant le gouvernement à vivre une calculette à la main à l’Assemblée, espérant que les défections se limitent aux doigts des deux mains dans chaque parti susceptible de voter la réforme.
Des attitudes jusqu'auboutistes injustifiées
Dans la rue, le spectacle n’est pas tellement plus réconfortant, et pas seulement parce que des milliers de tonnes d’ordures s’amoncellent dans la moitié des arrondissements parisiens. Car enfin, qui sont les derniers bastions à battre la semelle lors des journées de mobilisations ? Cheminots, éboueurs, salariés des raffineries, contrôleurs aériens… Toutes professions aux régimes spéciaux, à peine concernées par la réforme: car s’il est bien prévu de décaler également pour elles l’âge minimum de départ à la retraite de deux ans, la borne qui compte pour ces catégories, c’est l’âge dit "sans décote" ou "âge du taux plein". Et celui-là ne bougera pas. Or quel est-il, cet âge auquel on ne touchera pas ? [...]
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