Retraites : la stratégie de la majorité pour faire dérailler le "coup" politique de LIOT
Face à la tentative d’abrogation de la réforme des retraites, les macronistes ont porté une double offensive contre le groupe LIOT mardi. Récit d’une folle journée de psychodrame à l’Assemblée.
Il n'est pas midi et le thermomètre s’affole déjà à l’Assemblée. Le Palais-Bourbon est brusquement entré en ébullition mardi alors que la majorité a annoncé son intention de recourir à l’article 40 de la Constitution pour faire échec à la tentative d’abrogation de la réforme des retraites portée par le groupe centriste Libertés et territoires (LIOT). Dans le cadre de sa niche parlementaire, prévue le 8 juin prochain, ce groupe composite, composé d’ex-UDI, d’élus ultra-marins, et d’au moins un ancien maire socialiste, a déposé une proposition de loi pour revenir sur le très controversé article 7 de la réforme des retraites, qui prévoit de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, et réintroduire un âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Un texte qui, s’il devait être débattu dans l’hémicycle, aurait une chance d’être adopté, la coalition parlementaire soutenant le gouvernement ne disposant que d’une majorité relative de 251 députés.
Scénario noir
C’est pour éviter ce scénario noir que les principales figures de la majorité à l’Assemblée ont appelé de concert mardi à la saisine de l’article 40 de la Constitution, lequel interdit aux parlementaires la création de charges aggravant les dépenses publiques. "De manière manifeste, la proposition de loi qui a été déposée est contraire à la Constitution et à son article 40 puisqu’en abrogeant le report de l’âge l’égal de départ de 62 à 64 ans, elle crée une charge supplémentaire pour les finances publiques estimée à 15 milliards d’euros", a indiqué la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé, tandis que Jean-Paul Mattei pour le Modem estimait que "ce texte, tel qu’il est présenté, crée des dépenses et pas des petites", et que "l’article 40 de la Constitution doit s’appliquer." Le patron des députés Horizons Laurent Marcangeli dénonçant quant à lui un "petit coup politique" des oppositions.
En réalité, la proposition de loi de LIOT, qui a été déclarée recevable par le bureau de l’Assemblée nationale es[...]
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