Retraites : comment les ministres font face à la contestation lors de leurs déplacements sur le terrain

Les membres de l'exécutif sont aux premières loges de la contestation contre la réforme des retraites et éprouvent des difficultés à imposer d'autres sujets.

Les membres du gouvernement en première ligne. Ces dernières semaines, les membres du gouvernement en déplacement sur le terrain se voient confrontés au mécontentement de nombreux Français opposés à la réforme des retraites adoptée via un 49.3.

Lors de son arrivée à Rodez vendredi dans l'Aveyron pour évoquer des sujets liés à la santé, la Première ministre Élisabeth Borne a par exemple été contrainte de passer par une autre entrée pour éviter les huées. Sur place, la colère est forte.

"Venir ici, c'est un exercice de communication pour essayer de dire on passe à autre chose, on parle de santé. Sauf que (...) des services d'urgence sont menacés, des maternités sont menacées", déplore David Gistau, secrétaire général de l'union départementale CGT Aveyron à BFMTV.

Une cinquantaine d'opposants lors d'un déplacement de Véran à Dijon

Même scénario pour Olivier Véran. Le porte-parole du gouvernement s'était rendu vendredi dans une épicerie solidaire dijonnaise pour parler de précarité.

Mais là encore, une cinquantaine d'opposants à la réforme des retraites ont fait entendre leur voix. À tel point que la rencontre a finalement été décalée à la préfecture.

"Quand vous avez des gens qui crient avec des mégaphones à l'extérieur d'une salle dans laquelle vous réunissez des gens qui sont dans la précarité, qui sont déjà très intimidées à l'idée de parler à un ministre ou un élu, les conditions ne sont pas remplies pour que le dialogue soit bon", regrette Olivier Véran lors d'un point presse.

"Éviter des images qui seraient négatives"

Alors que l'exécutif d'imposer tente de tourner la page d'une séquence sur la très décriée réforme des retraites, cela reste difficile pour les ministres d'imposer de nouveaux sujets.

"Beaucoup de ministres veulent se déplacer pour montrer qu'ils ne sont pas empêchés, malgré cette contestation de la réforme des retraites. Mais ils veulent éviter des images qui seraient négatives", explique Thomas Soulié, chef adjoint du service politique de BFMTV.

"Pour eux, la Première ministre communique tardivement sur ses déplacements pour éviter les rassemblements, les manifestations, éventuellement les débordements", poursuit-il.

L'embarras est présent au sein de l'exécutif. Un conseiller ministériel confie à BFMTV: "on essaie de sortir des retraites, on fait tout pour (...), mais on n'y arrive pas".

Article original publié sur BFMTV.com

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