Retraites: Macron en première ligne pour tenter d'éteindre le feu social

BLONDET/POOL/SIPA

Le passage en force sur la réforme des retraites, avec l’article 49-3, a créé un électrochoc. Après des semaines de manifestations calmes, la contestation se radicalise et déborde les syndicats. A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, Emmanuel Macron doit s'exprimer à la télévision à la mi-journée. Une intervention cruciale face au risque d'embrasement social.

L’image a fait le tour des réseaux sociaux. Au sol, sont étendus quatre mannequins à l’effigie d’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt et Olivier Véran. Un manifestant les asperge d’essence, un autre crie "au feu", une troisième, habillée aux couleurs de la CFDT, les enflamme. Et les tambours et cornes de brumes reprennent de plus belle. A Dijon, comme dans toute la France, la colère est montée d’un cran au lendemain de l’usage du 49-3 par le gouvernement pour éviter de soumettre la réforme des retraites au vote des députés. Et personne ne sait quand elle va retomber.

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Ce 22 mars, Emmanuel Macron va tout faire pour ramener le calme. Lors d’une interview en direct sur TF1 et France 2 à 13h, il doit tout à la fois montrer qu’il est capable d’empêcher l’embrasement social et tracer des perspectives pour les quatre années à venir. Accessoirement, en dessinant sur quelle majorité il compte s’appuyer. Une gageure. Le 21 mars, il a déjà reçu la Première ministre Elisabeth Borne et les piliers de la majorité à l’Elysée pour les prévenir qu’il comptait ni dissoudre l’Assemblée nationale, ni remanier le gouvernement. Selon l’un des participants joint par l’AFP, le président a réclamé à ses troupes de lui remettre des propositions "d’ici deux ou trois semaines en vue d’un changement de méthode et d’agenda des réformes".

L’enjeu de cette prise de parole est colossal. "La manière dont a été adoptée la réforme renforce dans l’opinion l’image d’un pouvoir isolé, minoritaire, qui expédie le travail parlementaire et décide des politiques hors sol, loin de la réalité des Français", pointe le politologue au CNRS Luc Rouban. Plus que jamais, le chef de l’Etat semble fragilisé, avec une cote de popularité au plus bas depuis quatre ans. Seuls 34% des Français le jugent compétent et 28% crédible, d’après notre sondage Harris Interactive*, contre respectivement 45% et 37% en juin de[...]

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