Retraites : Elisabeth Borne droite dans ses bottes, la réforme "juste" attendra

AFP - Emmanuel DUNAND

La Première ministre a martelé ce jeudi sur France 2 son objectif prioritaire justifiant la réforme des retraites : pour "sauver le système par répartition", il faut cotiser 43 ans et travailler jusqu'à 64 ans. Aucun ajustement n'a été proposé pour les situations injustes générées par ce texte, à l'instar de certains cas de carrières longues ou de la situation des femmes.

L'équilibre budgétaire avant la volonté des Français ou même la nécessité d'une réforme juste. Alors que trois Français sur quatre veulent conserver l’âge de la retraite à 62 ans et 80% s’opposent à son report à 64 ans, selon notre sondage Odoxa, et que plus de 2 millions de personnes ont défilé mardi contre le projet de réforme des retraites, la Première ministre Elisabeth Borne est restée droite dans ses bottes, ce jeudi. "Cette réforme vise d'abord l'équilibre [...] L’objectif est de sauver le système par répartition", a-t-elle martelé lors d'une longue interview sur France 2. Et sans jamais affirmer que ce texte était juste, se contentant d'affirmer qu'il "faut de la justice dans la façon dont on répartit l'effort".

Le dessein du gouvernement est clair : repousser de deux ans - à 64 ans - l'âge de départ à la retraite permettra, selon ses projections, un retour à l'équilibre d'ici 2030. Le gain net à partir de cette échéance pour le régime des retraites est estimé à 11,1 milliards d'euros. Sans réforme et quel que soit le scénario de croissance envisagé, le déficit du système avoisinerait les 12 milliards en 2027, sur 345 milliards de pensions versées, et se résorberait au mieux en 2038 selon les projections du Conseil d'orientation des retraites (COR).

Un déficit, certes, mais pour le COR, "les dépenses de retraite ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées". Un argument balayé par Elisabeth Borne encore ce jeudi. "Ma responsabilité c’est de dire la vérité aux Français. Sans cette réforme, le système de répartition ne tiendra pas. C’est indispensable de mener une réforme pour le sauver". Les économistes donnent de la voix, aussi, tantôt pour défendre la nécessité d'assurer l'équilibre du système, tantôt pour fustiger la réforme.

43 ans de cotisation, une stratégie anti-chômage selon le gouvernement

Et pas question également, pour Elisabeth Borne, d'envisager une autre voie que celle de l'allongement de la durée de cotisation pour résorber le déficit.[...]

Lire la suite sur challenges.fr

A lire aussi