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Retraites: avant la mobilisation intersyndicale de mardi, l'exécutif durcit le ton

Elisabeth Borne, la Première ministre, le 12 janvier 2022 à Marne-la-Vallée - ALAIN JOCARD / AFP
Elisabeth Borne, la Première ministre, le 12 janvier 2022 à Marne-la-Vallée - ALAIN JOCARD / AFP

L'exécutif monte au créneau. Ce week-end, Élisabeth Borne ainsi que ses deux ministres les plus éminents, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, se sont relayés dans les médias. Objectif: afficher la ferme volonté du gouvernement de mener la réforme des retraites à son terme.

Depuis plusieurs semaines, les syndicats mettent la pression. Forts d'un premier succès jeudi 19 janvier, avec la présence de 1,12 à 2 millions de personnes dans les rues, ils espèrent faire mieux ce mardi avec une nouvelle mobilisation intersyndicale. L'exécutif, lui, perd de plus en plus de terrain dans la bataille de l'opinion.

"Instiller l'idée que la mobilisation de mardi ne servira à rien"

Pour reprendre le contrôle, l'exécutif affiche sa fermeté. Avec Élisabeth Borne au premier plan. Pendant que le président de la République s'est concentré sur l'écologie, tenant un Conseil de la planification écologique jeudi avant de publier une vidéo sur ses réseaux sociaux pour appeler à "doubler nos efforts" sur la réduction des émissions de carbone, la cheffe de Matignon a montré les muscles sur la réforme des retraites.

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Avant même que les débats ne démarrent en commission des Affaires sociales ce lundi, Élisabeth Borne a prévenu sur franceinfo: le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans "n'est plus négociable". Tout comme l'accélération de la réforme Touraine pour fixer la durée de cotisation à 43 annuités d'ici 2027. Deux mesures, "nécessaire(s)" selon elle pour "l'équilibre du système".

Le but: "Décourager, instiller l'idée que la mobilisation de mardi ne servira à rien, que le projet de loi passera quoi qu'il en coûte", analyse Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique de BFMTV. D'autant plus que 71% des Français pensent que la réforme des retraites sera "votée et appliquée", selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV.

"Malgré les beaux discours, la volonté d'avoir une nouvelle méthode que nous avait vendue Élisabeth Borne l'été dernier, on ne sort pas de la culture de l'affrontement en France. On a un gouvernement qui dit 'circulez, il n'y a rien à voir, ce ne sera pas autrement'", relève Matthieu Croissandeau.

Selon lui, le pari de l'exécutif est "risqué". "La fermeté affichée par la Première ministre peut aussi avoir pour effet d'énerver les manifestants, les radicaliser" et "nourrir la mobilisation", explique-t-il.

"Bordéliser"

Surtout au regard des déclarations de Gérald Darmanin. Dans un entretien au Parisien ce week-end, le ministre de l'Intérieur s'est d'abord voulu ferme, lui aussi.

"Pour mettre notre système des retraites à l’équilibre, oui, il faut travailler plus. Il ne faut pas dire autre chose et l’assumer", a déclaré le patron de la place Beauvau. Puis, il s'est attaché à cogner la gauche, accusant la Nupes de "bordéliser le pays".

Exit les arguments concernant la supposée "justice" de la réforme. Gérald Darmanin a placé le curseur sur le "travail". Toujours dans Le Parisien, l'ancien sarkozyste a évoqué "monsieur Mélenchon et ses amis", qui "défendent une idée gauchiste, bobo, celle d'une société sans travail, sans effort". Une façon pour le ministre de confronter cette vision à celle de "la majorité du président de la République", qui, selon lui, "défend le travail, les valeurs de l’effort, de mérite et d’émancipation".

Une stratégie loin d'être d'une "finesse colossale", euphémise Matthieu Croissandeau. Il développe: "Oui, il peut y avoir des arrières pensées, de la mauvaise foi, de la démagogie, chez les opposants à la réforme des retraites. Mais on peut aussi s'élever contre cette réforme sans être pour autant une feignasse ou un semeur de troubles. On peut la critiquer, la trouver injuste, brutale, inégalitaire, ou les trois à la fois, sans pour autant être disqualifié pour s'exprimer pour parler ou par manifester", développe notre éditorialiste.

Une nouvelle fois, le pari est "risqué".

"Avec ces petites phrases, le gouvernement choisit d'assumer le rapport de force. Au risque de fracturer profondément le pays", estime Matthieu Croissandeau.

"Injustices"

Ce week-end, l'exécutif ne s'est pas seulement adressé à ses opposants. Le message de fermeté était également destiné à la majorité, où des voix dissonantes se font entendre depuis que la Première ministre a dévoilé les contours de la réforme des retraites le 10 janvier.

La semaine suivante, Barbara Pompili avait décroché un premier wagon du convoi présidentiel. "A ce stade", l'ex-ministre de la Transition écologique ainsi que les trois députées de son parti, En commun, ne sont pas prêtes à voter la réforme, expliquait la principale intéressée auprès de BFMTV.com.

Elle soulignait des "injustices", notamment sur les carrières longues. L'élue de la Somme souhaite que le gouvernement revoie sa copie. Elle n'est pas la seule. En témoignent les amendements déposés par Renaissance en commission des Affaires sociales pour "améliorer" la mouture défendue par le gouvernement.

"Ce projet nous engage tous"

En face, l'exécutif plaide pour l'unité. "J’appelle les partis de la majorité, Renaissance, Horizon, MoDem, à faire bloc", a déclaré Bruno Le Maire dans le JDD. Tout en mettant la pression:

"Quand on appartient à une majorité, on soutient les propositions qui faisaient partie du projet présidentiel. Ce projet nous engage tous".

Y compris Les Républicains, à entendre le ministre de l'Économie. "Ils disent soutenir cette réforme, tant mieux. J’espère qu’ils tiendront cette cohérence jusqu’au bout…", dit-il au journal. Là aussi rien n'est acquis. Malgré la position favorable d'Éric Ciotti, chef du parti, la droite n'a pas encore accordé ses violons. Certains, dans le sillage du député Aurélien Pradié font valoir des "lignes rouges", notamment sur les carrières longues.

En jeu: un texte qui ne peut passer sans le soutien de la droite, le camp présidentiel étant en position de majorité relative. Sans LR, l'exécutif serait obliger de dégainer l'article 49.3, ce qui renforcerait encore un peu plus l'opposition à son projet.

Article original publié sur BFMTV.com