Le retour impossible de Bertrand Cantat
Rarement un retour sur scène aura été si difficile. Depuis le mois de mars, Bertrand Cantat se heurte à une retentissante opposition. L’ancien leader de Noir Désir, qui défend son album solo Amor Fati sorti en décembre, transporte avec lui deux fantômes du passé: l’actrice Marie Trintignant, son ancienne compagne morte sous ses coups en 2003, et Krisztina Rády, son ex-femme originaire de Budapest, mère de ses deux enfants, qui s’est suicidée en 2010.
Des manifestants se mobilisent devant les salles de concert, demandant l’annulation de ses spectacles. À chaque fois, sur les pancartes, apparaissent les visages des deux femmes qui ne sont plus:
"On n’oublie pas qu’il a tué une femme, qu’il l’a rouée de coups, cette femme en est morte", explique une manifestante à BFMTV. "Il a poussé au suicide une autre femme. Remettons en lumière les femmes qui sont mortes sous les coups, n’oublions pas leurs histoires."
Bertrand Cantat a été condamné à huit ans de détention après la mort de Marie Trintignant à Vilnius en 2003. À sa sortie de prison en 2007, après avoir effectué la moitié de sa peine, il s’est installé dans le sud-ouest et a repris sa vie de famille avec Krisztina Rády. S’il a été mis hors de cause après la mort de cette dernière par une enquête de justice, le mystère plane toujours autour de cette femme et de son décès. A-t-elle menti pour protéger...