« Nous restons prudents » : pourquoi l’Occident reste désarmé face à Nicolas Maduro, président du Venezuela
Malgré une opposition vénézuélienne déterminée à contester le scrutin présidentiel et une répression brutale du régime, la communauté internationale peine à réagir fermement. Ses moyens de pression semblent limités.
Dans son bureau du palais de Miraflores, Nicolas Maduro reçoit une dizaine de diplomates occidentaux. Le président vénézuélien lance, avec un sourire machiavélique : « L’opposition, je vais la dissoudre comme du sucre dans du rhum. » La scène ne se passe pas en août 2024 mais en 2020. Sa menace vise alors le président par intérim Juan Guaido, qui conteste sa réélection. Elle est mise à exécution. L’opposant, soutenu depuis 2019 par 50 pays occidentaux, est empêché, broyé par l’appareil judiciaire.
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Quatre ans plus tard, l’histoire semble bégayer : la victoire à l’élection présidentielle, le 28 juillet, revendiquée par Nicolas Maduro est contestée par le candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui certifie avoir gagné avec 67 % des voix. Le diplomate de 75 ans risque à tout moment la prison.
L’Occident réagit mollement
La machine à réprimer le peuple s’est remise en marche. 2 400 citoyens ont déjà été incarcérés, 27 personnes sont mortes dans les émeutes postélectorales. Malgré la peur, des milliers de Vénézuéliens ont manifesté à trois reprises, comme le 28 août dernier. Mais cette fois – est-ce parce que la fameuse scène de 2020 hante les diplomates qui avaient soutenu Juan Guaido ? – les chancelleries semblent tétanisées.
Dans le camp des démocraties, la position la plus ferme a été tenue par les Etats-Unis, qui ont reconnu la victoire d’Urrutia et saisi récemment un avion de Maduro. Un nouveau revirement de la part de Washington qui venait de rouvrir le dialogue avec Caracas après la guerre en Ukraine, dans l’espoir de remplacer une partie de l’or noir russe par du pétrole vénézuélien.
Pour le reste, l’Occident réagit mollement. L’Union européenne et le G7 se sont contentés d’abord d’émettre des « doutes » sur le processus électoral. Depuis le 30 août, l’UE ne reconnaît aucune « légitimité démocratique » au président Maduro, sans valider pour autant celle de l’opposit[...]
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