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Renzi pourrait changer les patrons de grands groupes publics

Le gouvernement de Matteo Renzi pourrait nommer de nouveaux dirigeants à la tête de plusieurs grands groupes dont l'Etat italien est actionnaire, y compris le géant pétrolier Eni, selon plusieurs sources gouvernementales, politiques et industrielles. /Photo prise le 1er avril 2014/REUTERS/Kirsty Wigglesworth/Pool

par Stephen Jewkes

MILAN (Reuters) - Le gouvernement de Matteo Renzi pourrait nommer de nouveaux dirigeants à la tête de plusieurs grands groupes dont l'Etat italien est actionnaire, y compris le géant pétrolier Eni, a-t-on appris de plusieurs sources gouvernementales, politiques et industrielles.

Depuis son arrivée à la présidence du Conseil en février, Matteo Renzi, 39 ans, et son équipe affichent leur volonté d'insuffler un nouvel élan dans la gestion du secteur public, d'intensifier la lutte contre la corruption et d'améliorer la gouvernance des entreprises.

Le chef du gouvernement a ainsi appelé les entreprises contrôlées par l'Etat à exclure de leur instances dirigeantes tout administrateur inculpé de délit financier.

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Les conseils d'administration et les principaux dirigeants exécutifs de ces entreprises sont renouvelés tous les trois ans lors d'assemblées générales qui ont généralement lieu en mai. Le gouvernement, en tant que premier actionnaire, doit présenter la liste des nouveaux administrateurs qu'il souhaite voir intégrer le conseil au moins 25 jours avant l'AG.

Une source gouvernementale a déclaré à Reuters que les administrateurs délégués d'Eni, Paolo Scaroni, et d'Enel, Fulvio Conti, semblaient particulièrement menacés et des sources politiques ont dit que Matteo Renzi souhaiter promouvoir de nouveaux dirigeants.

Aucune des grandes entreprises publiques italiennes n'est dirigée par un étranger et aucune par une femme. Les femmes sont en outre peu présentes dans les conseils d'administration.

Paolo Scaroni, à la tête d'Eni depuis 2005, achève son troisième mandat et s'est déclaré prêt pour un quatrième.

En neuf ans, cet ancien dirigeant d'Enel, âgé aujourd'hui de 67 ans, a cédé des actifs jugés non-stratégiques pour réduire la dette et financer la croissance de la compagnie dans l'amont.

Mais des revers en Afrique et au Kazakhstan ont ralenti la croissance de la production et les bénéfices et le cours de Bourse d'Eni sont aujourd'hui plus bas qu'à son arrivée.

Le nom de Paolo Scaroni a en outre été cité l'an dernier dans un dossier de soupçons de corruption touchant la filiale Saipem en Algérie. L'administrateur délégué a par ailleurs été condamné pour violation des règles environnementales à l'époque où il dirigeait Enel.

Il nie tout délit dans ces deux dossiers et a fait appel de sa condamnation.

ENI, ENEL ET FINMECCANICA EN TÊTE DE LISTE

"J'apprécie ce qu'a fait Scaroni. J'aimerais qu'il soit reconduit mais je m'attends à des difficultés avec l'enquête Saipem et le changement de génération de Renzi", explique Roberto Lottici, gérant de fonds d'Ifigest, un actionnaire d'Eni.

Le gouvernement Renzi souhaite aussi voir diminuer les salaires des dirigeants des entreprises publiques. Paolo Scaroni, l'un des mieux payés d'entre eux, a touché 4,55 millions d'euros au total en 2013.

Parmi les noms cités comme de possibles successeurs de Paolo Scaroni figurent ceux de Vittorio Colao, le directeur général de Vodafone et d'Andrea Guerra, celui de Luxottica. Le directeur financier d'Eni, Claudio Descalzi, est aussi un candidat, a dit une source financière.

Les prochaines semaines pourraient aussi être inconfortables pour d'autres dirigeants d'entreprises publiques comme Fulvio Conti, 66 ans, nommé à la tête du géant de l'électricité Enel par Silvio Berlusconi et lui aussi en quête d'un quatrième mandat d'administrateur délégué.

Fulvio Conti a notamment piloté le rachat de l'espagnol Endesa, qui a fait d'Enel un acteur de taille européenne du marché de l'énergie mais qui a aussi plombé la dette du groupe. Le cours de Bourse d'Enel a chuté de 33% environ depuis 2005.

Une source ministérielle italienne a déclaré que Francesco Starace, le patron de la filiale d'énergies renouvelables Enel Green Power et le directeur financier d'Enel, Luigi Ferraris, tous deux favoris des marchés, pourraient succéder à Fulvio Conti.

Chez Finmeccanica, Alessandro Pansa, dans le groupe depuis 2001, a été promu l'an dernier au poste d'administrateur délégué après l'arrestation du numéro un d'alors, Giuseppe Orsi, dans un dossier de corruption présumée.

Le groupe de défense étant affaibli par divers scandales et une lourde dette, les jours d'Alessandro Pansa pourraient être comptés. Giuseppe Giordo, qui dirige pour l'instant la filiale Alenia, et Franco Bernabe, ex-administrateur délégué de Telecom Italia, sont cités comme de possibles successeurs.

(avec Paolo Biondi et Danilo Massoni; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)