Renault et le SUV, entre boulimie et indigestion
Cela va devenir un trait de la voiture de demain : les plateformes électriques étant identiques d'une marque à l'autre, le distinguo sera obtenu d'abord par le « package », c'est-à-dire le design extérieur, celui de l'habitacle et de son tableau de bord avec les inévitables applications disponibles sur des écrans géants. Tout le reste sera identique ou presque avec le risque de la banalisation, un moteur de mixeur et une batterie étant toujours un moteur de mixeur et une batterie.
Ce n'est pas un défaut en soi mais, avec la traction électrique, il devient beaucoup plus difficile de hiérarchiser les modèles entre eux là où, auparavant, un 4 cylindres diesel, un V6 biturbo ou un V8 atmosphérique apposaient une signature de constructeur, définissaient un usage et procuraient un standing qui ne trompe pas. Avec l'électrique, c'est l'autonomie dont on se préoccupe, directement proportionnelle à la taille de la batterie et donc à son poids.
Au carrefour des mondes d'hier et de demain, on voit se croiser des voitures issues du siècle thermique, qui perdurent encore avec de plus en plus d'hybridation, et les modèles nouvelle génération qui ne jurent que par les watts.
Ce dédoublement conjoncturel produit une étrange sensation de trop-plein, comme l'on peut s'en rendre compte en ce moment au Salon de l'Auto de Lyon où, sur le stand Renault par exemple, coexistent des modèles à peu près similaires visant les mêmes clientèles. Sans doute celles-ci se scinderont entre pr [...] Lire la suite