Comment La Redoute est devenue une licorne à un milliard d'euros
En moins d’une décennie, le vépéciste à l’agonie s’est transformé en un e-commerçant rentable dont la valeur globale dépasse un milliard d’euros alors que les Galeries Lafayette en prennent le contrôle.
C’est un incroyable retournement. Huit ans après le rachat de La Redoute pour un euro symbolique par un tandem de cadres, Nathalie Balla et Eric Courteille, l’ex-vépéciste de Roubaix va tomber dans l’escarcelle du groupe Galerie Lafayette, cet été, pour une valeur globale de 1,2 milliard d’euros. En 2017, la famille Moulin-Houzé, qui possède les grands magasins, avait acquis une première tranche de 51% du capital pour un niveau presque dix fois inférieur, à 140 millions. Il était alors convenu que le rachat définitif pouvait intervenir dès 2022 selon une formule très attractive pour les dirigeants actionnaires: plus le résultat opérationnel (Ebitda) du dernier exercice serait bon, plus le multiple pour calculer la valeur de l’entreprise serait élevé. Or, celui-ci a atteint près de 100 millions l’an dernier, cinq fois plus qu’en 2019.
Quand le Covid accélère la rémission
Étrangement, les acquéreurs n’avaient pas souhaité plafonner ce montant, ni même lisser les résultats sur plusieurs années pour poser leur équation. Il faut dire qu’en 2017, l’entreprise de Roubaix, rendue célèbre par son gros catalogue, est encore convalescente. Trois ans plus tôt, , son ancien propriétaire l’avait cédée au duo Balla-Courteille après avoir injecté près de 500 millions d’euros pour couvrir les pertes, moderniser l’outil logistique et financer le départ de 1.178 salariés sur 3.437. La montée en puissance d’Amazon en France laissait craindre un déclin inéluctable de la marque née en 1837 alors que les 3 Suisses avaient déjà quasiment disparu du paysage.
Mais au printemps 2020, la déflagration du Covid, avec la fermeture des magasins non essentiels pendant plusieurs semaines puis les restrictions de déplacement, va donner un coup d’accélérateur inespéré à La Redoute, bien positionnée sur l’équipement de la maison avec sa marque AM.PM. De 2019 à 2021, son volume d’affaires passe de 850 millions d’euros à plus de 1,1 milliard. En serrant les dépenses, et Eric Courteille améliorent la ren[...]
Lire la suite sur challenges.fr