La recapitalisation d'Air France se précise
L'hiver s'annonce long, très long pour Air France. Les 7 milliards d'euros injectés par l'État, les 7 500 suppressions de postes attendues et la réduction à 35 % des vols ne suffiront pas. La compagnie se dirige tout droit vers une nouvelle injection de capitaux. Les équipes de Bercy confirment au JDD plancher sur une opération tandis que le groupe, conseillé par la banque d'affaires des frères Yoël et Michael Zaoui, étudie les options de cette inéluctable recapitalisation. Elle devrait se faire en deux temps, avec une première opération d'ici à la fin de l'année et pourrait passer par de la dette hybride, comme l'avait fait l'an dernier EDF. Outre l'État français et Air France, l'État néerlandais, actionnaire du groupe, doit valider le projet.
Avec 10 millions d'euros de pertes enregistrées chaque jour, le reconfinement et une perspective de reprise du trafic qui s'éloigne, le temps presse. "Une recapitalisation aurait dû être lancée dès avril, juge un banquier d'affaires, apporter 7 milliards d'euros de dette n'était pas la solution. Je ne vois pas aujourd'hui d'investisseurs financiers s'engager dans Air France. Il y a trop d'incertitudes."
L'urgence est d'autant plus grande que l'hiver est toujours une période critique pour les compagnies aériennes. Leur trésorerie se reconstitue en été, et permet de passer le creux hivernal d'activité. Pas cette année, après un été calamiteux. Deuxième problème, la rentabilité d'Air France vient de ses vols long-courriers. "En ce m...