Raz-de-marée lepéniste ? Toujours pas !
EDITORIAL. Le sondage Harris Interactive publié par Challenges a de quoi décevoir les "experts" de la chose politique qui estiment qu'une dissolution aboutirait inexorablement à un triomphe du Rassemblement National. Ce postulat est faux car si le RN ne faiblit pas, sa progression est loin d'être foudroyante.
En politique, il ne fait pas bon oser des pronostics électoraux. Ainsi quand les meilleurs spécialistes évoquent un éventuel coup de chaud du président de la république, songeant à la possibilité d’une dissolution prochaine de l’Assemblée nationale, c’est aussitôt pour estimer l’hypothèse… absurde! Absurde en effet car ultra dangereuse. Selon nos "spécialistes" de la chose politique, un tel choix déboucherait inexorablement, comme mécaniquement, sur un triomphe du Rassemblement national. De nouvelles élections législatives amplifieraient- et de façon spectaculaire- le nombre de sièges aujourd’hui détenus par l’extrême-droite. Dissolution=suicide collectif. Dissolution= harakiri démocratique puisque, selon la formule désormais rabâchée, "tout profite à Marine Le Pen", et d’abord cette éventuelle dissolution qui ne ferait qu’accélérer sa marche vers l’Elysée.
Eh bien, selon le sondage Harris Interactive pour Challenges, ce postulat de "l’inexorable triomphe de l’extrême-droite", ce postulat qui fait le jeu des populistes de tout acabit, ce postulat, aujourd’hui, est faux, démonté par les chiffres et les pourcentages. Un retour à la réalité politique des Français. Un retour en demi-teinte.
Si l’on se fie à notre étude, en cas de nouveau scrutin législatif, la majorité présidentielle perdrait bien quelques sièges, on s’en doutait d’ailleurs: de 249 députés, elle passerait à une fourchette 234/244; elle ne perdrait donc pas sa majorité relative. Les Républicains (74 sièges) parviendraient à limiter la casse- de 69 à 79 élus. Ce n’est pas glorieux, mais le parti, au moins, survit . En dépit de toutes ses divisions, la Nupes (Insoumis, socialistes et Verts réunis) poursuivrait (à petite vitesse) sa marche en avant, de 158 à 168 députés au lieu de 153. Quant au Rassemblement national, il affirmerait lui aussi son assise, son influence, sa progression continue: 90 sièges dans la présente assemblée, 91 à 100 après un nouveau vote. Un bon score, incontestablement. Mais rien[...]
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