Les raisons de l'étonnante résistance de l’économie russe
La forte augmentation du prix des matières premières alimente le budget de l'Etat russe. Et permet de soutenir les entreprises et les consommateurs par un "quoi qu’il en coûte".
Une grosse erreur de prévision. Au printemps dernier, tous les analystes anticipaient une récession en Russie d’au moins 8%. Malgré plusieurs paquets de sanctions occidentales sans précédent, visant à entraver les capacités du pouvoir à poursuivre la guerre en Ukraine, la contraction du PIB russe s’est limitée à 2,2% en 2022, selon le FMI. Dans son rapport publié le 31 janvier, le Fonds monétaire international anticipe même une légère progression de 0,3% en 2023 et une hausse de 2,3% en 2024.
Comment expliquer une telle résistance? "Elle est liée, en partie, à la forte augmentation des recettes fiscales fédérales au premier semestre 2022, en raison des prix très élevés du pétrole et du gaz", souligne l’économiste Natalia Zoubarevitch de l’Université d’Etat de Moscou.
L’experte note également le rôle important joué par la croissance de la production d’équipements militaires ainsi que les très bonnes performances de l’agriculture, avec une récolte record de céréales.
Le "quoi qu'il en coûte russe" a soutenu la croissance
Les mesures énergiques de la Banque centrale de Russie et de sa présidente Elvira Nabioullina ont aussi été déterminantes. Grâce à l’augmentation des taux d’intérêt et à l’obligation imposée aux acheteurs de gaz et de pétrole russes de commercer en roubles, la monnaie nationale a tenu le choc. Autre facteur de résistance, le "quoi qu’il en coûte" pratiqué par le gouvernement, qui a pris des mesures importantes pour soutenir l’économie et la consommation, plombée par la hausse des prix : les pensions de retraite et le salaire minimum ont été augmentés de 10% et les aides aux entreprises généreusement distribuées.
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Cette inflation de dépenses budgétaires, au deuxième semestre 2022, a été couverte, en partie, par le fonds souverain national alimenté par les recettes des hydrocarbures. Néanmoins, le Budget 2022 a accusé un gros déficit de 2,3% du PIB, le deuxième le plus éle[...]
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