Le réseau social X interdit au Brésil, les VPN et Bluesky se frottent les mains
Vendredi dernier, X a été interdit au Brésil par la Cour suprême afin de lutter contre la désinformation qui gangrène le réseau social. Une aubaine pour les logiciels de VPN et les réseaux sociaux alternatifs comme Bluesky.
A qui profite l’interdiction de X ? Depuis vendredi dernier, il n’est plus possible de « tweeter » ou de « liker » sur l’ancien Twitter au Brésil. Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes y a suspendu le réseau social d’Elon Musk. Une décision radicale prise dans le but d’empêcher que de fausses informations ne pullulent sur la plateforme, à l’image de celles ayant alimenté la tentative de coup d’Etat de Jair Bolsonaro en 2023. Dans le passé, plusieurs régimes autoritaires ont interdit Twitter sur leur territoire dans le but de censurer l’opposition. Ce fut le cas de la Corée du Nord en 2016 ou encore de la Russie, après l’invasion de l’Ukraine. Le cas brésilien fait toutefois figure de précurseur. C’est la première fois qu’une démocratie bannit formellement le réseau social.
Il faut dire que le réseau social est de plus en plus controversé. Au-delà des interdictions dans certains pays, des milliers d’utilisateurs ont, ces dernières années, décidé de « boycotter » X. L’année suivant le rachat de la plateforme par Elon Musk en octobre 2022, qui a mis un terme à la politique de modération, le réseau social avait perdu 13 % de ses abonnés. Une situation qui « s’aggrave (même) depuis que Musk a délibérément affiché son soutien à Trump et instauré une ligne éditoriale clairement d’extrême droite (sur X, ndlr) », analyse Dominique Boullier, professeur émérite de sociologie à Sciences Po.
Utiliser X et braver les risques
En dépit du basculement idéologique de X, de nombreux Brésiliens continuent toutefois de vouloir s’y rendre. En cause : le pays de 215 millions d’habitants compte près de 22 millions d’utilisateurs. Dès l’annonce de la décision de la Cour suprême, ces derniers se sont rués vers les VPN, un « virtual private network » (réseau privé virtuel) permettant de connecter son appareil à un serveur distant. En d’autres termes, surfer sur X depuis Brasilia avec un téléphone localisé à Budapest, et ainsi contourner l’interdiction.
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