Réindustrialisation: la taxe carbone incompatible avec les ambitions de Macron?
Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, adopté au mois d'avril par le Parlement européen, va-t-il saper la stratégie de réindustrialisation d'Emmanuel Macron?
Emmanuel Macron a-t-il un train de retard? Debout devant un parterre d’industriels jeudi 11 mai à l’Élysée, le président de la République a demandé une "pause règlementaire européenne" sur les contraintes environnementales, au risque de "perdre tous les acteurs". Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières – ou "taxe carbone" - adopté le 18 avril dernier au Parlement européen, était pourtant un temps fort de la présidence française de l’Union européenne.
Le chef d’État aurait-il admis –à demi-mot– la présence de trous dans la raquette? La "taxe carbone", censée concilier ambitions écologiques et maintien de la compétitivité des industries est "une très bonne idée sur le papier, estime Olivier Appert, conseiller du Centre Énergie et Climat de l’IFRI. Seulement, l’UE est spécialiste pour monter des usines à gaz qui ont du mal à fonctionner".
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Effet boomerang
Avec une taxe qui ne s’appliquera, dans un premier temps, qu’aux matières premières et non aux produits finis et semi-finis, les industriels en aval de la chaîne craignent un retour de boomerang fracassant. Pour une tonne d’acier, le président de la Fédération des Industries Mécaniques (FIM) Henri Morel estime qu’il faudra débourser environ 100 euros de plus pour compenser les émissions de CO2 associées à une commande. Une augmentation des coûts d’approvisionnement qui pourrait "amputer de 5 à 50% les résultats d’exploitation d’environ 4.000 entreprises de l’industrie mécanique".
Entre la politique des quotas CO2 - dont l’arrêt progressif de la gratuité débutera en 2027 -, la flambée des prix de l’énergie et le nouveau mécanisme d’ajustement aux frontières, les industriels savent qu’ils devront faire un choix. "Si je décide de répercuter l’augmentation sur les prix de vente, je perds des parts de marchés. Sinon, je perds de la marge", s’agace Pierre Marcel. Pour cet équipementier en restauration, la perte de compétitivité est inévita[...]
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