En région comme à Paris, les bureaux cherchent leur place
Changement d’ambiance au Mipim 2023, rendez-vous mondial de l’immobilier professionnel à Cannes: le secteur est en pleine interrogation après les multiples crises de 2022. Il mise sur la transition amorcée par quelques projets innovants comme Biome et Metal 57 en Île-de-France ou B1-C1 Nord de Nexity dans le quartier Confluence de Lyon.
C’est l’événement mondial de l’immobilier de bureaux et commercial: 230.000 visiteurs (+20 %) étaient attendus au Mipim, à Cannes, qui s'est ouvert le 14 mars dernier et se terminera ce vendredi 17 mars. Une affluence qui témoigne des angoisses du secteur face à son avenir. En quelques mois, il est passé d’une sérénité prospère à un mur d’interrogations, affecté par le Covid, la guerre en Ukraine, les taux d’intérêt et le durcissement de la réglementation énergétique.
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Le réveil a été brutal: au quatrième trimestre 2022, les investissements étaient en chute de 52 % par rapport à la même époque de l’année précédente. Et même de 62 % en Ile-de-France, précise le groupement professionnel Immostat. Un effondrement qui ne transparaît pas dans le chiffre global de 2022, en recul de 2 % à 25,5 milliards d’euros, grâce à un début d’année tonitruant.
Gel des transactions
Avec le conflit ukrainien et la hausse des taux d’intérêt qui a suivi, c’est véritable salve de "non" qui est tombée sur le marché, une fois les dernières signatures apposées aux deals qui avaient été noués en 2021. "Les investisseurs sont passés d’un contexte de quasi-gratuité de l’argent à un environnement où il faut rémunérer un prêteur et où les liquidités sont rares. L’élan a été stoppé net", reconnaît Pierre-Edouard Boudot, directeur recherche et stratégie au sein de CBRE France.
En fin d’année, le secteur listait, sous le manteau, la liste des mégadeals perdus, c’est-à-dire des grandes ventes en cours dont la signature a été suspendue ou qui ont été retirées du marché en attendant des cieux plus cléments. "Tout a été mis au congélateur", résume le président France de Knight Frank, Vincent Bollaert. Il y en a, au bas mot, pour quatre à cinq milliards d’euros.
Avec notamment les ventes stoppées à Paris ou proche banlieue du siège des Galeries Lafayette (300 à 400 millions), du 29, rue de Châteaudun (400 millions), les immeubles Ka[...]
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