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Réforme des retraites : Ce que Macron a à perdre (et à gagner) en appuyant sur pause

Ce que Macron aurait à perdre en mettant sa réforme des retraites sur pause (photo prise le 24 mars 2023)
Ce que Macron aurait à perdre en mettant sa réforme des retraites sur pause (photo prise le 24 mars 2023)

POLITIQUE - Une pause s’impose ? Laurent Berger et plusieurs responsables syndicaux demandent à Emmanuel Macron de suspendre sa réforme des retraites pour plusieurs mois, quitte à trouver un médiateur entre les centrales et l’Élysée. Une proposition balayée d’un revers de main par Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, ce mardi 28 mars au sortir du Conseil des ministres.

Force est de constater que le président de la République est toujours aussi déterminé à « aller au bout du parcours démocratique », selon la formule consacrée, et ce malgré la mobilisation sociale durable et les violences qui l’accompagne désormais.

Une inflexibilité qui s’explique, entre autres, par un rapport bénéfices - risques quelque peu déséquilibré pour le principal intéressé. Car si le président de la République apaiserait les tensions, à n’en pas douter, en mettant son texte en pause, de tels atermoiements viendraient semer le trouble sur la suite de son quinquennat et sa capacité à réformer.

« Une défaite en rase campagne »

« Dans ces cas-là, les gens ont souvent en tête qu’une pause veut dire un abandon », relève Emmanuel Rivière, directeur de recherche pour l’institut de sondages Kantar auprès du HuffPost, en citant l’exemple de la hausse de la taxe carbone au moment des gilets jaunes en 2018. Une disposition suspendue puis définitivement annulée par l’exécutif pour calmer la fronde.

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Rebelote cinq ans plus tard ? « On peut se dire que lâcher ne serait pas forcément déshonorant dans un tel contexte », estime le politologue, à l’heure où les Français « reprochent essentiellement au président son arrogance, son manque de dialogue, d’écoute, et une adoption du texte assimilée à un passage en force. » Cela lui permettrait d’enrayer la chute de sa popularité dans les enquêtes d’opinions, tout en retrouvant sans doute un peu de crédit d’écoute entamé depuis le début de la séquence.

Problème : cette hypothèse très improbable pour l’instant pourrait être assimilée à une « défaite en rase campagne », selon les mots d’Emmanuel Rivière, par les observateurs, les membres de la majorité, et le président de la République lui-même. Comment justifier l’abandon d’un texte présenté comme la mère des réformes ? Comment ne pas attaquer sa crédibilité en retirant une disposition vendue comme « indispensable » et censée « sauver » le système ?

« Il s’est fermé quelques marges de manœuvre », constate Emmanuel Rivière, pour qui le discours présidentiel, inflexible sur le report du départ en retraite depuis la dernière campagne électorale, rend « très compliqué le fait de renoncer à la mesure d’âge. »

« Comme tous ses prédécesseurs ont effectué une refonte du système de retraite afin de rééquilibrer les comptes, il ne peut – selon lui – être le Président qui n’a rien fait sur le sujet », résume pour sa part l’ancien conseiller sarkozyste en charge du social, Raymond Soubie, dans les colonnes de Ouest-France, à propos de l’impasse dans laquelle Emmanuel Macron s’est enfermé. Et ce n’est pas la seule difficulté.

Réforme annulée, mandat terminé ?

A ces doutes sur la crédibilité du chef de l’État en France et à l’international en cas de recul, pourraient également s’ajouter les états d’âmes d’une majorité qui ferraillent depuis des semaines pour ce projet. « Il est possible que ce soit très désarçonnant pour son camp, ceux qui sont attachés à la réforme », nous dit Emmanuel Rivière, pour qui les troupes du chef de l’État pourront alors se demander : « Tout ça, pour ça ? Est-ce que ça valait le coup d’une telle montée en tension ? »

Plus globalement, le sondeur estime, comme la majorité des observateurs, qu’un « sentiment de reconnaissance de la défaite pèsera lourd dans la suite du quinquennat. » C’est bien là tout l’enjeu pour Emmanuel Macron, président qui ne peut pas se représenter, dont l’influence sur ses troupes semble s’éroder à mesure que son second mandat avance.

« S’il recule, il est ’mort’ politiquement. Il n’a déjà pas de majorité à l’Assemblée nationale. Reculer serait, pour lui, perdre son pouvoir », tranche sans ambages Raymond Soubie dans Ouest-France. « S’il fait ça, il est cuit », estimait de son côté le politologue Roland Cayrol le 24 mars dernier sur France 5.

Dans la majorité aussi, le discours entretenu en public évoque un recul qui serait douloureux à vivre. « Si on retire la loi, comme ça en rase campagne, on ajoute de la crise à la crise », avançait le député macroniste Gilles Le Gendre, la semaine dernière sur Europe 1, en estimant que son camp ressort déjà « affaibli » de cette séquence. Sans parler du fait que le président de la République donnerait, en cas de recul, l’impression de réagir aux scènes de violence après s’être tu face aux manifestations syndicales historiques.

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