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Réforme des retraites : la cacophonie chez LR irrite (beaucoup) la Macronie

Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, photographié à l’Assemblée nationale au mois d’octobre.
JULIEN DE ROSA / AFP Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, photographié à l’Assemblée nationale au mois d’octobre.

POLITIQUE - Famille politique cherche ligne commune. Quand Élisabeth Borne a dévoilé sa réforme des retraites le 10 janvier, la messe semblait dite. La Première ministre avait répondu favorablement aux principales « conditions » posées par Les Républicains, ce qui augurait d’une adhésion des députés de droite au projet de loi, et promettait une majorité au gouvernement sur ce texte controversé. Et assurait (au passage) au gouvernement d’éviter le 49-3.

Or, un mois plus tard, le compte n’y est toujours pas. Seule une poignée de députés LR (une quinzaine) sont prêts à voter la réforme en l’état, alors que le groupe présidé par Olivier Marleix compte 62 élus. « C’est compliqué, ça travaille encore », admet un député LR, estimant qu’une bonne partie du groupe joue l’indécision pour peser sur les débats et aller « chercher des trucs en plus », comme la possibilité pour ceux ayant commencé à cotiser avant 21 ans de partir avant l’âge légal.

Via un amendement signé par les 62 élus LR, cette disposition a été présentée comme une nouvelle condition pour voter la réforme. « Si on y arrive, on fait sauter les 64 ans. On change la réforme », se réjouit d’avance Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais. Or, Élisabeth Borne a répété que le report de l’âge de l’égal était un point non négociable de son texte. « La balle est dans son camp », répond le jeune élu.

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Soucieux d’apparaître à la tête d’un parti de gouvernement, le président des Républicains Éric Ciotti répète pourtant que sa famille politique sera « au rendez-vous » de la réforme, dont il dit mesurer « l’impérieuse nécessité » tout en voulant en « atténuer la brutalité ». Une volonté d’apparaître dans le camp des « responsables » partagée par le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, son ex-adversaire en finale du congrès LR en décembre.

« Injustices massives »

Reste que certains s’interrogent à haute voix sur la pertinence du texte. « Moi, sur le terrain ce week-end, je n’ai pas rencontré une personne qui m’a dit qu’il fallait voter pour la réforme, y compris parmi les militants LR », prévient dans Le Parisien le député de l’Oise Maxime Minot, quand le député du Lot Aurélien Pradié, tenant d’une ligne « sociale » au sein du parti de droite, dénonce sur Twitter « les injustices massives de la réforme des retraites ».

Alors qu’elle observe ces divergences s’installer, Valérie Pécresse, qui promettait la retraite à 65 ans dans son programme présidentiel, appelle les députés de droite à voter le texte. « Attention à ne pas sacrifier ses convictions pour une popularité qui sera courte », avertit, le 31 janvier, dans des confidences au Parisien, la présidente de la région Île-de-France.

Or, dans le même temps, son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand ne rate pas une occasion de dénoncer une réforme « profondément injuste ». En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez estime que le « principe de responsabilité consiste à ne pas s’opposer à cette réforme », tout en considérant que celle-ci comporte « des lacunes ». Une cacophonie générale à l’image du flou qui se dégage du groupe LR.

Ce qui commence à agacer en interne, où certains pointent une absence de ligne directrice. « Au lieu d’aller au restaurant avec Éric Zemmour, Olivier Marleix ferait mieux de déjeuner avec les députés LR réfractaires à la réforme », grince auprès du HuffPost un parlementaire de droite qui s’apprête à voter pour le texte, en référence à une indiscrétion publiée par Le Figaro. Du côté de la Macronie, l’irritation commence sérieusement à monter.

« Coups bas » et « chausse-trappes »

« Aurélien Pradié n’est guidé que par une chose : l’endroit où ses dents se plantent. Certainement pas par l’intérêt général », assène aurpès du HuffPost un influent conseiller de l’exécutif, qui juge à une dizaine le nombre d’élus LR, comme le député du Lot, susceptibles de « s’opposer par ambition, non par conviction » à la réforme.

« Il est dommage de voir que certains parmi les plus jeunes aient des mentalités les plus anciennes : ils se retrouvent à pratiquer des jeux politiques calqués sur ce que l’on faisait en des temps de majorité absolue, on essaie les coups bas, les chausse-trappes », regrette-t-il.

Un poids lourd du gouvernement estime de son côté que les élus de droite finiront tant bien que mal par adouber le texte. « Ils se sont engagés lors du débat de leur congrès, ils ont voté ça chaque année au Sénat et l’ont même promis aux Français à deux reprises aux élections présidentielles. C’est ce que leurs électeurs attendent d’eux », pronostique, plutôt confiant, ce ministre, alors qu’un sondage YouGov réalisé du 30 au 31 janvier pour Le HuffPost démontre que les sympathisants LR rejettent à 56% la réforme.

Selon une information du Parisien confirmée dans la foulée au HuffPost, Élisabeth Borne a reçu en toute discrétion Éric Ciotti et Olivier Marleix ce mercredi 1er février à Matignon. Preuve que le désordre au sein des troupes LR préoccupe au plus haut niveau.

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