Réforme, contrôle continu, rite de passage : le baccalauréat est-il encore utile?
"Monument national" vieux de plus de deux siècles, le baccalauréat vient d'être secoué par deux fortes tempêtes, qui font douter de sa pérennité. Le "nouveau bac" (ou "bac Blanquer") venait à peine de provoquer de fortes turbulences (mobilisations lycéennes, grèves, manifestations, qui ont en particulier marqué la "guérilla" des E3C), que la pandémie de Covid-19 est venue tout emporter sur son passage. Sans que cela ait été voulu, le bac 2020 a reposé en totalité sur le contrôle continu. Et le bac 2021 dépendra pour 82% du même mode de contrôle.
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Indéniablement, ce double séisme a marqué, voire transformé, l'épreuve. Peut-on alors caresser l'espoir d'un bac "post-Covid", retrouvant le lustre d'antan, dont les Français ont la nostalgie? Un bac de même intérêt et de même valeur que l'examen de fin d'études secondaires qui a été si longtemps le fleuron de notre enseignement secondaire? Rien n'est moins sûr. Car, avant même ces séismes, le bac n'était déjà plus vraiment le bac!
L'irrésistible progression des résultats
Tout d'abord, quand le bac a-t-il vraiment été "le" bac, celui qu'il faudrait retrouver, pour ne pas dire restaurer, après les séismes? Cet examen est depuis de nombreuses années comme transformé de l'intérieur par deux mouvements concomitants, et de grande ampleur, qui se sont rejoints dans un troisième : l'augmentation du nombre de bacheliers&nb...