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Qu'est-ce que l'overemployment, cette méthode tendance pour gagner plus (sans travailler plus) ?

Un homme face à deux ordinateurs (Crédits : Getty Images/iStockphoto). (Getty Images/iStockphoto)

Aux Etats-Unis, de jeunes travailleurs s'échangent conseils et bons plans pour cumuler deux emplois à plein temps, en travaillant environ 40 heures par semaine.

Après la "grande démission" et le quiet quitting (démission silencieuse), l’overemployment est la tendance qui perce outre-Atlantique. Cette fois il ne s’agit pas de travailler moins, mais de cumuler deux boulots à plein temps, en secret. Dans ce contexte d’inflation, un nombre croissants d’Américains y auraient recours. Sur TikTok, les vidéos taguées #overemployed enregistrent près de 7 millions de vues. Une discussion sur ce sujet, née sur la plateforme Reddit, rassemble elle plus de 117 000 membres.

Perte de pouvoir d'achat et peur du licenciement

Leur point commun ? Cumuler des emplois, ou envisager de le faire pour gagner plus. Un des fondateurs auto-proclamés de ce mouvement, Isaac, en détaille les grands principes dans un livre à paraître au mois de décembre. Pour lui, tout a commencé l’année de la pandémie, en 2020 : il a décroché un nouveau poste. Inquiet du contexte économique incertain, Isaac (c'est un pseudo) décide d’accepter l’offre, mais sans démissionner de son travail : c’est ainsi qu’il a commencé à être suremployé.

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Pour lui, l’overemployment n’est pas un énième mantra workaholic du type "travailler plus pour gagner plus". Au contraire, il affirme que c’est une manière de réduire la précarité des travailleurs, et de se détacher du monde de l’entreprise et de toute obsession carriériste. Leurs motivations sont aussi étroitement liés à la perte de pouvoir d’achat, à cause de l’inflation, et à la crainte d’être licencié du jour au lendemain.

Télétravail et logiciel de mouvements de souris

En réalité, les suremployés semblent avoir profité des mutations du monde de l’entreprise post-pandémie, avec le déploiement massif du télétravail. Ils cumulent deux boulots, sans le dire à leurs différents employeurs, empochent deux rémunérations, et le tout sans travailler l’équivalent de deux emplois à plein temps.

Grâce au télétravail, et à un peu d’organisation pour jongler entre leur J1 et J2 comme ils disent (job numéro 1 et job numéro 2), ils arrivent à faire le minimum syndical, pour rendre cette double vie professionnelle supportable. Sur des forums, certains s’échangent des conseils et astuces techniques, comme les références des meilleurs mouse jigglers, logiciels simulant le mouvement d'une souris ou la frappe au clavier.

Jongler entre deux boulots n'est pas si aisé

Être overemployed n’est pas vraiment possible dans des métiers qui exigent le présentiel, comme caissier ou chauffeur. Isaac, le chef de file autoproclamé de ce mouvement, conseille à ses ouailles de cibler des emplois dans le secteur de la tech avec des employeurs autorisant le télétravail à 100%. Beaucoup d’overemployed choisissent d’occuper simultanément deux postes à faibles responsabilités, pour ne pas s’épuiser à la tâche.

Ce mode de travail fait bien sûr débat et soulève sur les forums de nombreuses questions sur les risques de surmenage, ou de l'éventualité de se faire griller par son employeur. Mais il déclenche aussi l'enthousiasme chez certains, qui témoignent avoir doublé leurs revenus, pu rembourser un emprunt, ou s'acheter un logement.

Il est difficile d’avoir des données précises sur l’ampleur de ce phénomène, car les suremployés veulent rester discrets. Mais en octobre 2022, le bureau des statistiques de l’emploi aux Etats-Unis estimait à 347 000 le nombre d’Américains occupant deux boulots à plein temps, soit 0,2% des actifs américains. Une tendance de niche, mais qui pourrait prendre de l’employeur avec l’arrivée de la génération Z sur le marché du travail.

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