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Qu’est-ce que la retraite par capitalisation, prônée par BlackRock ?

Si, en France, la retraite se fait par répartition, un autre système existe : la retraite par capitalisation.
Si, en France, la retraite se fait par répartition, un autre système existe : la retraite par capitalisation.

Si la France privilégie la retraite par répartition, fondée sur la solidarité entre les générations, un autre système existe, prôné notamment par le fonds d’investissement BlackRock : la retraite par capitalisation.

Une polémique commence à enfler, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Jean-François Cirelli, le patron de la filiale française de BlackRock - un énorme fonds d’investissement américain - a été élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur ce 1er janvier.

Or ce groupe, installé en France depuis 2006, prône la mise en place de la retraite par capitalisation, en complément de la retraite par répartition qui caractérise le système français. Qu’est-ce que cela signifie ?

Deux systèmes différents

Dans l’Hexagone, les actifs cotisent pour payer les pensions des personnes déjà retraitées. C’est la solidarité entre les générations. Mais il existe une autre manière de financer les retraites : la capitalisation. Les actifs cotisent toujours, mais l’argent, au lieu d’être distribué directement aux générations précédentes, est mis de côté dans un fonds de pension. Il y reste jusqu’à ce que les cotisants partent à la retraite.

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Dans plusieurs pays, les deux systèmes sont appliqués. C’est par exemple le cas de la Suède, où, depuis 1999, les pensions de retraites comptent une part de capitalisation. Ou encore en Allemagne, où ce système est favorisé depuis 2001.

C’est, dans une autre mesure, le cas aux États-Unis, où le système par répartition n’est conçu que comme un filet de sécurité, tandis que la retraite par capitalisation constitue la principale source de revenu. Outre-Atlantique, les fonds de pension peuvent être publics ou privés, installés au niveau des entreprises, des corporations professionnelles, des villes et même des États.

Dans ce système, l’argent des actifs est placé dans une fonds de pension qui détient des obligations ou des actions. Si, vu la montée du cours de la Bourse, il peut s’avérer rentable, il est aussi risqué, puisque dépendant de l’évolution des marchés financiers et des taux d’intérêt en cas de placements immobiliers.

Des risques existent

Or, les différentes crises financières ont fait des dégâts dans les fonds de pension. Et même lorsque la situation boursière est correcte, la mauvaise gestion d’un fonds peut avoir des conséquences sur les adhérents. D’autant que, depuis 2014, une loi autorise les fonds de pension à baisser les montants des retraites versées en cas de grosse difficultés financières, ce qui était interdit avant. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à plusieurs habitants de la ville de Loyalton, en Californie. L’organisme chargé de la gestion des retraites des fonctionnaires a amputé les pensions de 60%, comme le rapportent Les Echos.

Ce système peut même aller jusqu’à créer une immense faillite, comme ce fut le cas pour la ville de Detroit en 2013, relate le site des Echos. Sur les 18 milliards de dette, la moitié était liée aux fonds de pension. Pour se remettre à flot, la ville a donc dû baisser la retraite de ses agents.

L’autre risque, pour ceux qui choisissent de s’affilier au fonds de pension de leur entreprise, c’est que celle-ci fasse faillite, emportant avec elle l’argent cotisé par les salariés pour leurs retraites, comme l’explique un article du Monde diplomatique.

Selon l’institut Hoover, qui s’est penché sur 650 systèmes de retraites aux États-Unis, aucune ville ni État ne dispose d’un régime à l’équilibre. Et le vieillissement de la population est loin d’en être la seule raison. La façon dont les fonds de pension investissent jouerait un rôle important : dans les années 50, les obligations - un placement non risqué - représentaient 96% des investissements. Elles n’en constituent plus que 27% désormais, le reste allant vers des placements plus risqués, dévoilent Les Echos, s’appuyant sur des chiffres de la réserve fédérale.

Une possibilité existante en France

En France, il est possible de souscrire à un fond de pension en plus de la retraite par répartition, mais rien n’est obligatoire. Ces placements peuvent se faire individuellement ou collectivement, dans le cadre d’accords d’entreprise. Ce système ne convainc pour l’instant pas beaucoup, puisque la retraite par capitalisation ne finançait, en 2017, que 2% des retraites.

La loi Pacte (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), entrée en vigueur le 1er octobre 2019, fait évoluer l’épargne retraite, notamment en simplifiant la fiscalité et en améliorant les conditions de sortie.

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Des soupçons de lobbying

Selon les syndicats, la réforme des retraites engagée par Emmanuel Macron et son gouvernement favorise la capitalisation. C’est d’ailleurs pour cette raison que la polémique enfle autour de la légion d’honneur de Jean-François Cirelli, le gérant de BlackRock en France.

Certains soupçonnent qu’il aurait pu influencer le chef de l’État pour sa réforme des retraites. Mediapart a d’ailleurs cité un document, datant de juin 2019, dans lequel le groupe soumet plusieurs recommandations au gouvernement afin que les Français se tournent plus vers l’épargne-retraite - et donc la capitalisation. BlackRock propose même “d’imposer à terme la mise en place des dispositifs d’épargne-retraite” à “adhésion automatique”. Dans un communiqué de presse, le groupe s’est défendu de tout lobbying. De son côté, Matignon dénonce une “vaine polémique”.

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